ah ce gasoil

le 30 mai 2012

Avant de partir, Michel décide de faire démonter à nouveau les deux injecteurs en grève.

Cela prendra une heure, mais rien n’y fait, nous avons toujours 2 cylindres en moins.

Nous sommes donc contraints de remonter le col pour descendre sur Osh.

Il nous faut plus d’une heure et demie pour faire les 15 km en deuxième courte avec souvent en première courte.

Bien sûr, à cette vitesse, Marilou a le temps de faire des photos en roulant.

Enfin voilà le col,

nous pouvons laisser descendre Pépère tranquillement. Dans la nuit, un  violent orage a transformé la route et nous ne la reconnaissons plus.

Hier, le mécano nous a laissé une adresse à Osh pour réparer, chez « Dorane ». Il nous dit que c’est un super, alors, nous n’avons guère le choix et le cherchons.

Nous demandons à plusieurs personnes qui ne le connaissent pas.

Ça promet!

Nous avions le téléphone, alors un taxi appelle et nous le suivons. Impossible de savoir ce qui se passe, mais il ne le trouve pas et nous laisse dans un garage.

Ce garage ne fait pas le diesel et nous devons chercher ailleurs. Il téléphone à notre numéro et il nous indique la direction. Nous demandons à plusieurs passants et il est de plus en plus évident que nous n’avons que le prénom du garagiste et bien sûr personne ne le connait…

Un Kirghiz très sympathique pense connaitre et nous le suivons. Arrivés à destination, il faut se rendre à l’évidence. Nous ne trouverons pas Dorane!

Mais, après le choc causé par la vision de ce garage

, nous restons ici et leur confions Pépère.

Le patron et deux jeunes se mettent au travail et le verdict tombe.

Deux injecteurs sont morts.

Instant assez glacial, ont ils de quoi réparer?

Oui ils ont des injecteurs de récupération qu’ils calibrent pour notre moteur.

Dans deux heures tout sera terminé.

Le plus grand crache sans arrêt au pied de tout le monde, le jet est soigneusement étudié pour aboutir à l’endroit précis qu’il décide. Personne n’y prête attention, ici, pratiquement tous les hommes font pareil. C’est franchement dégeu…

Encore une précaution pour éliminer un problème futur, peut être que le gasoil est responsable de la panne, alors nous le vidons complètement (en tout 170 litres  perdus…), ils nous mettent 20 litres pour aller jusqu’à la pompe.

Nous pouvons partir. Le moteur tourne comme une horloge.

C’est quoi ce voyant encore!

En fait, c’est le voyant des bougies de chauffe.

Pourquoi ce voyant reste allumé?

Electricité, nous pas réparer!…

C’est un comble, ils nous mettent en panne et s’en lavent les mains.

Vous avez créé le problème, maintenant à vous de réparer. L’un d’eux monte avec nous et nous emmène chez un électricien auto.

Malheur, encore un bouiboui avec un jeune qui manifestement ne connait pas le diesel.

Décision est prise de retourner sur le parking du « Tes Guest Housse », pour le reste, demain il fera jour.

Sur place, ce petit hôtel très réputé dans les guides n’a ni eau ni toilettes suite à l’orage d’hier. Nous on s’en fou, nous avons tout ça dans Pépère, pour les clients des chambres, c’est autre chose…

Le Pamir

le 29 mai 2012

Ce matin, Michel a changé son pré filtre à gasoil sur les conseils de Denis et Jean Luc avec qui nous avons beaucoup discuté hier soir sur skype.

Vers 10 h Louis et Petra arrivent et nous partons comme prévu dans les montagnes du Pamir à la frontière chinoise.

Pépère semble aller beaucoup mieux. La galère est peut être finie mais la pente s’accentue et nous ralentissons dangereusement.

Pour l’instant, nous profitons du spectacle et c’est vraiment superbe.

Le cheval est roi, il sert de moyen de locomotion jusqu’à un âge avancé. La vue de ces cavaliers donne une impression de noblesse qui force le respect.

Peu avant d’arriver au col, ce sont les yourtes qui donnent de la vie au décor. En effet, dès les beaux jours tous ces nomades de cœur, reprennent leurs habitudes ancestrales et s’installent ici avec familles et bétail.

Il y a aussi les yourtes « restaurant » et les yourtes « épicerie », une extraordinaire animation règne dans ces montagnes.

Nous avons l’impression d’être déjà en Mongolie. Peut être un signe, car maintenant nous avons des doutes sur la suite de notre voyage.

Pépère arrive très péniblement au sommet.

Nous nous arrêtons pour prendre une décision. Au fond de lui, Michel serait bien redescendu à Osh, mais Louis propose d’aller nous chercher un garagiste plus loin. Nous nous laissons convaincre et attendons dans ce décor de rêve.

Trois quarts d’heure plus tard, ils arrivent avec 2 mécanos chargés dans leur Toy.

On ouvre le capot:

 » ,&:fi%:clutch » ?

ils semblent demander quelque chose…

Après leur avoir proposé du sopalin, ils font des gestes plus précis.

Une clé ? Bien sûr, qu’est ce qu’on est bête…

« &€+8tdh^¥π√ »?

Ah un tournevis!

Bien sûr, ils ne vont pas réparer sur place alors nous décidons de continuer jusqu’à leur garage. Pour bien comprendre la panne, celui qui semble le chef demande à prendre le volant.

Michel donne son accord. Problème, il ne sait pas conduire, il lance Pépère dans la descente à 12% avec le pied sur le frein, quand il veut passer la 3ème ,  Michel essaye de lui faire comprendre que non. Qu’à cela ne tienne, il débraye et descend  au point mort toujours le pied sur le frein. Avec nos 3.5 tonnes, c’est la sortie de route assurée. L’odeur des freins monte alors Michel ordonne l’arrêt du véhicule et prend le frein à main. Il était temps…

Nous descendons pour changer de pilote et ils ne peuvent que constater l’ampleur de leur connerie, les disques de Pépère fument comme des cheminées de locomotive.

On a eu très chaud…

Sur place, malgré leur petit garage, ils semblent bien compétents.

Le démontage commence, ils iront jusqu’à démonter les injecteurs pour les nettoyer. L’espoir renaît..

Tout d’un coup, ils ont faim, ils nous invitent à leur table : une grosse omelette et du pain feront le repas, une assiette pour tous et presque pareil pour le verre.

Finalement, il y confusion, la note, elle est pour nous… 4€

Si ça doit leur donner la pêche pourquoi pas !

Entre temps, Louis et Petra ont décidé de continuer, on se retrouvera demain.

Pendant ce temps, Marilou photographie.

Cet enfant travaille, il ramasse des bouteilles plastiques pour sa mère assise pas loin…

3 heures passent puis nous remettons le contact.

Michel tourne la clé avec un peu d’appréhension.

C EST PIRE QU’AVANT….nous n’avons plus que 4 cylindres sur 6.

Quand le chef essaie de nous dire que ça va, mais que Pépère est trop lourd, nous comprenons que nous avons fait le tour du personnage, il est préférable d’essayer de retourner à Osh.

Il est tard et la station voisine pourra bien nous accueillir sur son parking arrière pour la nuit.

L’endroit « paraît » calme, eh bien non ! Nous sommes réveillés en pleine nuit par des soulards qui en plus viennent à  nos cotés, tous phares éclairés.

Petit moment de pression, mais nous constatons qu’en fait, nous ne les intéressons pas du tout. Savent-ils seulement que nous sommes là…

L’administration

Très mal dormi à cause du bruit, nous sommes en route pour le Kirghizstan. Avant nous devons poster des cartes postales. Aussi bizarre que cela puisse paraître, nous n’avons pas pu nous faire comprendre à l’hôtel.Dans la petite ville suivante, nous demandons à plusieurs passants, ils semblent tous ne pas comprendre notre question.

Poste ?

Finalement, on nous indique une direction. Arrivés pas très loin, nous redemandons la

poste.

Toujours la même incompréhension..

Comment peut bien se dire la « poste » en Ouzbek ? Pourtant, à chaque fois, nous montrons nos cartes postales.

Ah, un nouveau passant:

La poste?

Posta?

Oui !

Le fin mot, ici, poste se dit posta, c’est tout, mais ça suffit pour leur poser un problème.

Nous sommes au bureau de poste, mais rien n’est gagné.

Au guichet, deux femmes attendent derrière une vitre, nous donnons nos cartes postales.

Elles prennent les cartes, et se regardent longuement. Manifestement, elles ne savent pas que faire de ces bouts de cartons.

Finalement elles nous les rendent. Qu’est ce qu’il se passe encore?

Nous essayons de les faire parler, il semble que le timbrage ne soit pas bon. Alors vendez nous des timbres!

En regardant le plafond, elle nous fait comprendre qu’elle n’en a pas. C’est un comble pour un bureau de poste, oui mais ici, ce n’est pas la poste, c’est la postA

Un homme rentre et nous demande de déplacer Pépère. Il parle anglais.

Ok, mais avant, expliquez nous pourquoi elles ne veulent pas de nos cartes!

Il prend notre dossier en main et finalement une des deux préposées sort un tarif, regarde et nous demande 2000 soums.

Comme hier, lorsque la station d’essence, fermée pour cause de citerne vide, a ouvert lorsque nous avons dit que nous voulions 170 litres. Manifestement, ils trouvent tous les moyens pour ne pas travailler ici. Nous ne parlons bien sûr pas de ces femmes qui par centaines, travaillent une pioche à la main dans des champs de plusieurs hectares.

Nous voilà devant le poste de douane, comme d’habitude, nous passons devant la file de camions et seuls, deux véhicules de touristes attendent.

Super, ça va aller vite!

Non, non, nous reconnaissons le premier des deux.

Tiens, ça va?

C’est un des camping-cars français, le dernier…

Ils font ch…., on est parti à 7 h pour être en avance et ils nous prennent un par un avec 1 h pour chacun!

Fort de ce renseignement, nous savons que ce sera long alors, on ne s’excite surtout pas, le spectacle des piétons qui attendent nous permet de passer le temps, des rangées de femmes assises par terre avec leurs enfants sur les bras, des « papy » qui cherchent l’ombre qu’il n’y a pas et un espèce de bandit mongol, gros comme un hippo. En le voyant, nous décidons de vérifier sous Pépère qu’aucun paquet suspect n’a été glissé.

Pépère est le seul moyen de se mettre à l’ombre, alors quelques uns dont des femmes, viennent s’installer autour.

Le militaire de service les chasse à chaque fois, il est également très dur avec les femmes et les papy qui cherchent un peu de bien être dans la poussière avec plus de 40 degrés. Marilou a l’impression de voir ceux qui canalisaient des files d’êtres humains vers des wagons il y presque 70 ans.

Comme prévu, 2 heures plus tard, la grille s’ouvre et nous pouvons avancer.

Tout se passe bien, mais nous devons passer par 4 bureaux. C’est long, très long, lorsque nous prenons un peu d’avance, ils posent les papiers et soit sortent du bureau, soit ne nous regardent plus. Certainement, que la consigne est de nous garder 1 heure, alors on attend.

Maintenant il ne reste que la fouille du véhicule. Pour ça, ils sont 3. Une fois à l’intérieur, le supérieur enlève sa casquette et met le chapeau de Michel, ils se prennent

en photos et demande à boire (un alcool, vodka)

Nous n’en avons pas, de l’eau si vous voulez!

Ok pour de l’eau.

Nous n’avons pas le droit de les prendre en photo, dommage.

C’est enfin fini, voyons maintenant comment les Kirghizes vont nous manger. Derrière la grille, Michel va à pied au bureau, il commence la queue. Sous ses yeux, le militaire chargé de faire avancer les gens tape sur la poche d’un homme, celui ci met vite sa main dessus mais rien n’y fait, le militaire met sa main dans la poche et retire une pile de billets. Ils vont immédiatement dans sa poche malgré les protestations de l’intéressé.

Certainement que nous dérangeons alors, il demande : « touristes » ? Il nous fait passer devant tout le monde et s’arrange pour que nous ayons passé cette frontière le plus rapidement possible.

Pour aller plus vite, il ne voulait même pas que nous fassions les formalités d’importation  de Pépère

Michel l’exige et le papier sera fait. Est ce le bon? On ne peut pas savoir.

Etape imprévue, nous sommes maintenant au Kirghizstan.

La première ville est Osh, nous avons décidé de dormir ici au « Tes Guest house »  où, arriverons demain matin Louis et Petra. Impossible de le trouver un autre semble bien mais complet. Finalement après un repérage assez peu encourageant pour un garage demain, nous trouvons vers 8h notre fameux « Tes Guest house » qui est complet. Peu importe, nous seront très bien installés dans son parc sous les arbres

Quelle journée encore!

on a perdu Louis et Petra

le 27 mai 2012

Au réveil, toute la famille est là, des grands parents aux petites enfants. Nous sommes dimanche, ils sont tous venus chez les grands parents pour passer la journée ensemble.

Quand on dit « chez la grand mère » c’est en fait, sur le terrain où  ils vivent. Tout est installé dehors, un lit, un placard et le feu pour cuisiner.

 Certainement que la présence de ces européens sur la propriété a éveillé leur curiosité.

Toujours est-il que nous passons également un bon moment.

Souvent, il nous faut refuser l’invitation pour le repas de midi. Ils sont vraiment charmants, mais l’hygiène est parfois trop limite, surtout pour Michel …

Nous partons sur Ferghana chercher un diéséliste, nous devons nous faire une raison. IL N’Y EN A PAS! Il est vrai que dans ce pays, les voitures roulent soit au gaz soit à l’essence.

Il est décidé en accord avec Louis le nouveau chef de l’équipe, d’aller comme ça jusqu’au Kirghizstan, paraît-il que là bas, ils roulent à 90 % au diesel. On verra bien…

Les deux 4×4 partent, Michel derrière, en  direction OSH à 70km, une petite ville un peu avant la frontière.

Suite à un gros malentendu, nous avons perdu nos camarades de route. Chacun cherche l’autre avec des allers retours sur parfois 20 km.

Enfin des nouvelles, Louis et Petra sont sur le parking d’un hôtel à Andijan. Pour nous aider à les trouver, les Ouzbeks nous envoient d’un coté puis de l’autre comme d’ habitude, nous ne comprenons rien.

Ah, voilà deux types au bord de la rue! Encore une explication incompréhensible et finalement, un  nous propose de monter.

Ok, Marilou se pousse et voilà notre homme tout en sueur à coté d’elle. Au milieu de ses odeurs de transpiration, nous détectons celle de l’alcool, Assez vite, il s’avère qu’il souhaite nous emmener chez lui. Vu son comportement assez inquiétant, Michel décide de le faire descendre. Il nous emmenait bien ailleurs….

Un peu plus loin, un autre avec un dossier à la main, nous emmène à destination toujours installé à coté de Marilou.

Regarde, c’est Louis qui nous appelle. Il est déjà sur le parking d’un hôtel où y sont également les campings cars français. Nous payons 7 euros pour stationner avec l’électricité.

Soirée resto, piscine et internet..