Mulanje

 

23 et 24 juin

Ce matin, nous levons le camp et redescendons un peu au sud, voir la région de Mulanje réputée pour ses plantations de thé.

15 km plus loin, comme convenu, nous passons chez notre artisan, chercher notre commande. Il est devant sa boutique avec la statue dans les mains.

Michel s’approche,

-C’est ma statue ?

-yes !

-c’est pas du tout ce que j’ai commandé, je ne voulais pas la femme avec une main qui tient le bois !

– C’n’est pas possible, le bois ne peut pas tenir.

-Tu me racontes des histoires, j’en vois tous les jours des femmes qui marchent sans tenir ce qu’elles ont sur la tête.

L’histoire dure presque une heure, finalement, nous gardons la statue sans verser plus de la somme qu’il avait reçue en acompte (30%). Nous lui donnons un T Shirt quand même.

Voyant notre mécontentement, un autre nous propose presque la même statue contre 5 € et un short dont la fermeture est cassée.

Marilou achète encore quelques bricoles et nous reprenons la route.

C’est dimanche alors tout le monde est sur la route.

Quelques uns travaillent

Dans les villages, nous voyons beaucoup d’attroupements, parfois occupés à chanter.

Comme partout, le foot

Avec ses « très nombreux » spectateurs.

Nous voilà maintenant à Mulanje, oui, ces plantations de thé sont vraiment jolies.

Depuis notre arrivée au Malawi, nous n’avons pas de « petit futé », alors, arrivés à Mulanje, nous faisons confiance au site des « Chazel » que nous avions enregistré avant de partir.

Pour la troisième fois, nous suivons leurs traces et allons au camping du golf.

Dès notre arrivée, un jeune « Steven » nous propose ses services pour demain, faire une excursion à pied dans la montagne.

-OK, à demain 7h30.

En passant devant la piscine (pas terrible du tout), Michel rencontre deux jeunes filles. Au hasard, il lance un « bonsoir »

Ah ! Enfin des français !

C’est …… qui répond ainsi, elle est en voyage organisé avec couchage tous les soirs dans la tante.

Elle partage le camions (un car 4X4) avec 9 autres jeunes, tous de pays différents. Ils font un énorme voyage avec tous les pays que nous traversons, mais en 5 semaines…

Demain, ils partent à 6h, nous les laissons aller dormir.

Comme convenu, à 7h30, Steven est là, nous le chargeons à nos cotés et nous voila parti pour la réserve du mont Mulanje.

Il nous a prévu une marche de 4h en montagne.

Facile, disait-il hier… En fait pas tant que çà

Finalement, il se rend compte que Marilou fatigue, alors il nous dirige vers une petite cascade ou nous pouvons recharger les accus.

Le retour est beaucoup plus relax…

Nous croisons 2 femmes et 2 enfants occupées à couper du bois de chauffage, nous leur donnons une mandarine. Le travaille que font les femmes ici est incroyable. Elles montent dans la montagne, coupe du bois à la hache et le redescendent sur la tête (environ 25 kg de charge)

De retour au golf, nous passons devant les champs de thé où les ramasseuses s’affèrent. La scène est magnifique mais, les appareils photo ne sont pas à portée de mains, nous ferons les photos demain en repartant.

Avec Steven, nous avons bien compris le niveau de pauvreté des gens d’ici, comme exemple, nous avons demandé le salaire d’une ramasseuse de thé, 50€ par mois… souvent, ils sont logés et un loyer de 12€ leur est prélevé… Pour les contremaitres, ils sont mieux lotis avec 100€ par mois. Beaucoup n’ont pas de travail et vivent de petits buisines comme partout en Afrique. 

Le reste de l’après midi est consacré au repos et un peu d’internet en edge

 

  

Le lac Malawi

 

Du 20 au 23 juin

Cette Guest house a innové. Un camping car a passé la nuit avec ses occupants sur le parking. Peut être ont-ils trouvé un nouveau créneau. En tout cas, nous avons été bien reçus, malgré notre demande peu courante.

Nous quittons Blantyre pour le lac Malawi. A l’écoute de ce joli nom, nous avons une grande envie de le découvrir.

Les huttes ont une nouvelle fois changées, elles ne sont plus rondes et les toits de paille plus désordonnés.

Le transport du bois bat son plein, que ce soit, sur la tête des femmes, sous forme de charbon de bois ou empilé sur les vélos. Comme chez nous, la recherche d’énergie reste la principale préoccupation.

Depuis hier, nous voyons des vendeurs qui proposent des brochettes aux automobilistes. Ce matin, nous nous arrêtons pour voir de quoi il s’agit.

Horreur !!!

Des rats grillés tels quels…

Vite, une photo et nous repartons rapidement, l’estomac de Marilou tout retourné.

Michel teste, cette fois avec plaisir, la canne à sucre vendue sur le bord des routes.

La conduite est vraiment dangereuse, ici, avec tout ces piétons, enfants compris et les chargements toujours optimisés, mais pas pour la circulation.

Nous ne nous lassons pas de regarder les baobabs, ils ont parfois des formes incroyables.

Il reste moins de 20 km avant d’arriver au lac, nous faisons un stop chez des vendeurs d’artisanat africain. Michel cherche depuis le début du voyage, une statue de femme africaine avec un chargement sur la tête, un bébé dans le dos, avec sa démarche naturelle, les deux bras libres. Depuis le début, chaque statue que nous voyons propose la femme avec une main qui tient le chargement.

Un des « artisans » nous propose de la faire pour dans trois jours. OK, nous resterons au lac 3 nuits pour l’attendre.

Et finalement, le lac apparait au loin, on dirait plutôt la mer.

Après avoir serpenté entre les rues étroites d’un village de pêcheurs, Pépère est installé au bord de l’eau, au « Fat monkey lodge ».

A coté de nous, il n’y a que des Sud Africains

Par contre, juste après la zone des lodges, le village de pêcheurs s’étend jusqu’au fond de la baie. Et, y a d’la vie!!!!

Tout le monde y prend son bain,

Les femmes lavent le maïs,

Le linge,

Parfois, elles ne sont pas encore femmes

Les bébés, bien bercés, en profitent pour dormir,

Une fois sur les têtes, on a l’impression que la charge ne pèse rien, mais, pour la monter, elles s’y mettent parfois à plusieurs.

Au milieu de ce petit monde, les poissons sèchent,

Lui, charge son vélo, il est déjà sûr d’une chose, il ne crèvera pas…

Derrière, dans le village, les femmes pilent tout ce qui peut l’être… riz, manioc, plantes médicinales et autre.

Les hommes réparent les filets, comme tous les pêcheurs du monde.

Très jeunes, leurs enfants s’initient à la vie sur l’eau

Le deuxième jour, Michel n’a qu’une obsession, faire un tour sur le lac avec ces drôles de pirogues. Taillées dans un tronc d’arbre, elles n’ont qu’une étroite ouverture pour les jambes ce qui laisse un bord assez large pour s’assoir.

Un jeune accepte et demande à un pêcheur de sa famille de lui en prêter une. Les voilà partis sur l’eau.

La pirogue est assez stable et à deux pagayeurs, ça avance bien. L’eau est incroyablement claire, l’impression d’être en mer est réelle. Il n’y parait-il aucune chance de croiser un crocodile, ni un hippopotame.

En face, vers l’île, c’est un vrai aquarium, il y a même des poissons bleus pas loin de la surface. Vraiment, ce lac est étonnant.

Ce soir, l’un des Sud Africains demande à visiter Pépère, puis, sa femme arrive, puis le voisin, la voisine, le voisin du

voisin etc…

C’est une bande de copains qui fait un voyage de 5 semaines jusqu’en Tanzanie. Après l’apéro, ils nous gardent pour le barbecue. Malgré les problèmes de langues, la soirée est vraiment agréable.

Le lendemain, de bonne heure, ils partent, nous sommes là pour leur dire au revoir.

Une nouvelle promenade dans le village nous permet de faire la connaissance d’une jeune écossaise venue avec sa sœur suivre les résultats d’une ONG qui a installé un système de purification des eaux du lac. Grâce à eux, cette population a une eau buvable directement à des robinets publics.

Plus loin, nous restons un peu avec une jeune maman, Marilou en profite pour pouponner.

 La jeune femme se laisse volontiers photographier et nous écrit son adresse pour recevoir nos photos.

-Pas la peine, on a mieux… On repasse te voir dans la journée avec la photo sur papier.

Avant que nous partions, pieds nus, elle demande à Marilou si elle peut lui donner ses chaussures.

« Non, j’en ai encore besoin »

Nous rentrons au camp par la plage au moment où deux hommes montent les voiles d’un catamaran.

Impossible pour Michel de résister, nous finissons 20 mn plus tard, aux commandes du même catamaran pour un tour sur le lac. Ah ! La voile, c’est vraiment le top…

Après midi sieste et lecture jusqu’au moment où nous retournons voir la jeune maman avec sa photo imprimée

celle-ci

Et une paire de chaussures que Marilou a décidé de lui offrir.

Pendant ces trois jours au lac Malawi, les moustiques ne nous ont pas trop embêtés, heureusement, car nous sommes dans un lieu où la malaria fait des ravages. Marilou prend sa Malaronne depuis le Mozambique alors que Michel a choisi de ne se soigner qu’en cas de maladie.

Nous avons également appris que sur les bords du lac, la » bilharziose » tue chaque année, nous ne restons pas trop les pieds dans l’eau.

Une photo de plus avec les femmes du village en pleine partie de ballon.

 

Arrivée au Malawi.

 

Le 19 juin

Hier, nous avons passablement sali Pépère, il faut le laver. Il y a bien le Zambèze, à 200 mètres, nous avons vu hier des gens laver leur voiture, les roues dans l’eau.

Si nous n’avions pas vu passer un gros crocodile de plus de 5 mètres nous aurions tenté le coup, mais, là, non…

Le patron du camping nous propose un tuyau d’eau. Nous pouvons faire un brin de toilette à notre cher Pépère.

Le Malawi n’est pas loin et nous pensons y arriver avant midi, c’était sans compter avec les nids de poule…

Et quels nids de poule !!!

Nous finissons le Mozambique comme nous l’avons commencés, avec des vieux bâtiments délabrés

Et des jolis villages de huttes.

Voici enfin la frontière, comme toujours, nous passons la file de camions et tout se passe bien.

Même quand les changeurs au noir nous proposent leurs services. L’un d’eux nous propose un change inférieur de 15 % avec la réalité mais, Michel lui montre son téléphone, le vrai change récupéré sur internet il y a quelques jours. Bluffé, il accepte le change normal.

Pour la première fois, nous payons un guide qui nous conduit  à chaque étape coté Malawi.  Super, tout est très vite réglé. Il réclamait 50 US$, nous lui donnons la valeur de 12.5€

Première impression sur le Malawi, la pauvreté est moindre et la propreté bien meilleure.

Le paysage change aussi, nous sommes en montagne, il ne fait pas chaud et les plus aisés ont des anoraks.

L’heure tourne et nous arrivons à Blantyre, la Capitale « économique »,

trop tard pour en ressortir camper avant la nuit. Marilou voit le panneau d’une Gest house, nous y allons tout de suite.

A la réception, ils ne comprennent pas pourquoi, nous ne voulons pas de chambre à 100€, nous leur expliquons qu’il fait trop froid dans leur chambre. Nous, nous avons le chauffage dans Pépère…

L’affaire est conclue pour 20 US€, ils nous laissent dormir sur leur parking avec vue plongeante sur la ville. Des hurlements montent, il y a même des sifflets de Vuvuzellas .

Plus bas, un match de foot fait l’ ambiance.