Tout le monde rentre.

 

La fin de ce voyage approche, mais l’organisation du retour par bateau de Pépère nous prend encore deux bonnes journées à Nairobi

 Cyprien de Messina n’est pas aidé avec une panne internet entre les bureaux de Mombassa et Nairobi. Tout est long, nous passons des heures au bureau pour ne rien faire, on a beau se dire que c’est l’Afrique, Pépère doit vraiment être au port avant l’embarquement.

 Nous profitons de cette attente de presque 3 jours pour  aller au marché Massai acheter nos dernières babioles.

 

Sur les conseils de voyageurs, nous allons même visiter l’orphelinat des éléphants de David Sheldrick. Il est assez difficile à trouver surtout qu’il faut vraiment arriver à l’heure. Il est ouvert seulement pendant une heure pour le biberon.

Nous ne sommes pas dans la nature, mais c’est malgré tout un agréable moment passé avec ces « petites » bêtes.

 

Après deux jours d’attente, le dossier du bateau est confirmé, nous avons fait notre virement en dollars et pouvons partir pour Mombassa.

Encore deux jours de route au milieu de la savane…

Nous ne sommes pas dans une réserve, mais Marilou a tout de même vu un rhinocéros dans un chemin de terre.

 L’arrivée à Mombassa nous plonge dans une ville grouillante de vie mais dont la propreté laisse pour le moins à désirer.

 

Nous avons rendez vous dans 2 jours avec le transitaire alors nous profitons de cette aubaine pour passer un bon moment au bord de l’océan indien.

 

L’endroit est tellement merveilleux que nous décidons de réserver un Bungalow pour passer le temps entre la dépose de Pépère au port et notre départ en avion.

 La dépose de Pépère !!! Parlons en…

Après une grosse galère pour trouver le transitaire dont nous avions une ancienne adresse, Jakub le patron vient nous chercher et nous y voilà enfin…

La rue est assez glauque et le bureau ne nous inspire pas vraiment confiance. Bon, de toute façon…

 

Nous restons ici presque toute la journée pendant que le Jakub fait les formalités. Finalement, il nous appelle en fin de journée pour aller le rejoindre au port. Tout est OK.

 Nous aurons tout de même droit à une «énorme sueur froide »… Nous sommes bloqués au moment de passer la barrière du port. Le garde refuse de laisser passer Pépère.

Le numéro de châssis n’est pas le même sur le carnet de passage et dans le moteur…

Non, ce n’est pas possible, ils ne vont pas nous faire ça!!!!

 Heureusement, nous sommes en Afrique et Jakub arrive à négocier ce qui semblait non négociable.

 A 19h, tout est terminé, nous pouvons laisser Pépère, il embarque dans 5 ou 6 jours pour Marseille.

 Nous pouvons rejoindre notre petit paradis au bord de l’océan pour 3 journées de vacances avant notre retour pour la France.

Massaï Mara

 

Comme prévu, nous partons de bonne heure pour remonter vers la réserve de Massaï Mara. La route nous est maintenant familière, nous passons devant l’entrée du camp Massai où nous avons dormi l’autre jour et à toute vitesse (70 km/h), nous survolons une route d’accès en tôle ondulée pour finalement nous arrêter encore une fois dans un camp tenu par les villageois Massai.

Nous sommes seuls et à moins de 10 km de la réserve, les animaux sauvages sont dans le coin, peut être entendrons nous des lions cette nuit ?

Le jeune qui nous a amenés, nous propose un plan pour rentrer dans la réserve demain… on verra.

 La nuit a été calme, Michel répare la fixation des batteries de la cellule. En arrivant hier soir, elles étaient en vrac, sorties de leur compartiment… On a eu chaud.

 Finalement, le plan proposé par le massai du coin pour entrer dans la réserve ne nous parait pas très honnête, nous partons seuls jusqu’à la porte.

Sur la piste, les Massai nous saluent,

Les vendeuses Massai de service sont là avec leurs étalages de bijoux.

L’entrée se passe sans problème alors que nous n’avons rien réservé pour la nuit à l’intérieur.

Et nous voilà partis pour notre dernier safari dans cette réserve bien connue dans les reportages télé pour la migration des Gnous.

La première journée se passe tranquillement au milieu de cette nature toujours aussi sauvage, nous voyons beaucoup d’animaux.

Des Gazelles de Thomson, des Elans du cap,

Là, un Babouin fait sa cueillette,

Et des Gnous par milliers.

Nous quittons la piste pour nous mêler à eux,

Quand il y a beaucoup de Gnous, les zèbres sont également là en quantité impressionnante.

 

Dans l’après midi, nous arrivons vers la rivière Mara, un garde nous accompagne avec son fusil pour une balade à pied au bord de l’eau.

Vite nous apercevons quelques Gnous morts dans l’eau.

« Oh, c’est rien, là bas y en a plein… »

Effectivement pendant cette période de migration, beaucoup se blessent au cours de la traversée et se noient.

Comme toujours dans la nature, le malheur des uns fait le bonheur des autres. (Vautours, marabouts et crocodiles)

Et heureusement que pour notre site, les odeurs ne passent pas par internet…

Nous pensions dormir dans un camp de l’autre coté de la rivière, mais sans réservation, nous ne pouvons passer la barrière de la seconde partie de la réserve.

Pas de problème, nous faisons demi tour, on trouvera bien un endroit pour la nuit ailleurs.

Un peu plus loin, la chance nous sourit une nouvelle fois,

Un groupe de 6 lionnes se prépare pour la chasse

Sous la surveillance du roi… qui bien surin ne participe pas.

Marilou toujours trop confiante, prend un grand plaisir à rester la fenêtre ouverte même quand les lionnes passent à un mètre d’elle…

Pour les voir de plus près, nous n’avions pas hésité à emprunter un passage très difficile et à traverser un petit cours d’eau, mais  le passage dans l’autre sens, s’est passé beaucoup moins bien. Couché sur le coté, Pépère a bien faillit nous laisser là pour la nuit avec nos amis les lions.

La nuit commence à venir, nous nous arrêtons vers un poste de rangers, ils nous proposent de dormir derrière leur baraque.

Nous ne pouvions rêver mieux et dormons comme des bébés jusqu’au matin.

Aujourd’hui, nous partons pour la deuxième partie de la réserve, comme nous n’avons toujours pas réservé de nuit dans un camp, nous devrons sortir au plus tard à 16h.

A peine 5 km plus loin, un grand rassemblement de Gnous s’apprête à traverser la rivière.

Ils arrivent en file ininterrompue dans un nuage de poussière et  on comprend le pourquoi de tous ces cadavres vus hier. Ces animaux ne raisonnent absolument pas pendant cette migration, ils obéissent à un instinct ancestral, il y aura encore du déchet c’est sûr…

Une partie gagnera un peu de répit « grâce »  au trop grand nombre de touristes venu voir cet événement fascinant, ils font demi-tour pour l’instant.

En effet, tout d’un coup, la file de gnous change de sens, ils repartent en sens inverse avec la même frénésie.

Nous passons la suite de la journée à fouiller cette nouvelle partie de la réserve,

Une jolie hyène tachetée passe par là.

Toujours autant de crocodiles au bord des rivières

Attention également à cet éléphant un peu nerveux…

Puis nous arrivons au bord du rift par un réseau de pistes étroites au milieu de la verdure.

Bien que nous ne sachions toujours pas où dormir et que l’heure tourne, Marilou veux aller voir si les lions d’hier sont encore là…

Eh bien oui ! Mais aujourd’hui, ils sont repus, nous restons un bon moment à 5 mètres du gros mâle. Il dort à point fermé et rien ne peut le réveiller.

Nous le laissons finir sa digestion et partons chercher le camp « Sand river » vu sur la carte.

A notre grande surprise, il faut passer un poste de douane pour pouvoir s’installer sous un arbre à coté d’une rivière.

Magnifique endroit où nous entendrons durant la nuit, un troupeau traverser la rivière à coté de nous et des coups de feu.

De retour au poste le lendemain matin, nous apprenons que les coups de feu venaient du Serengeti, à 1 km en Tanzanie…

C’est notre dernier jour dans une réserve avant notre retour, alors nous profitons de ce troisième jour pour rejoindre l’entrée par des chemins détournés.

Avant d´ atteindre Nairobi, il nous faut encore rejoindre le goudron par une piste très poussiéreuse et où sur une tôle ondulée d’enfer, nous subissons ces 40 km dans un vacarme infernal…

La nouvelle fixation des batteries a tenu, mais pas le branchement du compresseur. Alors qu’il ne fonctionnait plus depuis le Ngorongoro il y a un mois, il s’est mis en route seul avec impossibilité de l’arrêter autrement qu’en court-circuitant   le branchement.

Finalement Pépère résiste à sa dernière épreuve et nous emmène jusqu’à notre hôtel de Nairobi dans la soirée.

Du Burundi au Kenya

 

 Comme prévu, nous prenons la route du Kenya pour discuter avec la compagnie Messina du retour de Pépère.

En effet, grâce au site de nos amis  Chazel, nous savons où les trouver.

 Tout de suite à la sortie de Bujumbura, nous retrouvons la folklorique montée en direction de la Tanzanie. Les transporteurs à vélo prennent toujours autant de risques derrière les camions. Chaque véhicule emmène sont lot de remorques et de passagers clandestins.

 

Pépère participe également sans le vouloir, mais avec des pointes à 60 km/h les risques ne sont pas nuls…

 

Après un arrêt recueillement devant ce monument à la mémoire du génocide,

 

Nous passons devant une fête, des femmes dansent et chantent. Bien qu’il soit déjà tard, Marilou veux s’arrêter pour regarder.

Tout le monde est un peu étonné mais heureux de notre participation.

 Très vite nous voyons un homme et une femme bien habillés sortir de la foule, ce sont des responsables politiques qui ont organisé cette petite fête. Ils sont en campagne électorale et nous questionnent un peu pour connaître nos intentions.

Oh, nous nous sommes juste arrêtés admirer le folklore  de votre réunion !

 Un peu plus loin, nous retrouvons notre zone entre les deux frontières du Burundi et de la Tanzanie pour dormir en sécurité cette nuit.

 Le lendemain, le passage de la frontière n’est qu’une formalité et après quelques courses au marché,

nous pouvons entamer la traversée de la Tanzanie par le nord en direction du lac Victoria que nous atteignons en deux jours.

 

Après un bivouac à coté d’une antenne de téléphone gardée, nous faisons deux stops dans des hôtels souvent beaux à l’extérieur mais limite à l’intérieur…

Trois jours de route ont été nécessaires pour arriver au Kenya, peu avant la frontière, un groupe d’homme marche en bord de route, ils sont armés d’arcs et de flèches. Michel, intrigué arrête Pépère pour leur demander ce qu’ils font là.

Ce sont tout simplement des Kenyans qui ont traversé la frontière par les champs pour chasser.

 Il est vrai que si l’on observe la protection des huttes dans la région, nous sommes en terre sauvage.

 

Depuis plusieurs jours, nous évoluons au milieu d’une végétation bien verte, nous ne pensions pas trouver autant de verdure alors que le Serengeti n’est pas loin.

 

Nairobi est un peu loin pour une étape, nous passons la nuit dans un camp sur la route de la réserve de Massai Mara. Les matinées sont très fraiches, le blouson de Michel n’a pas encore servi, il sera plus utile à ce gardien Massai.

 Encore un peu de route et nous arrivons à Nairobi, C’est la première capitale digne de ce nom depuis notre départ.

 

Vite, nous décidons de repérer les bureaux de Messina pour demain mais l’adresse a changé et nos deux GPS sont en carafe…

Nous décidons de laisser Pépère sur un parking et d’y aller en taxi.

 Ce même taxi nous trouve un hôtel ou Pépère sera bien gardé.

 

Le lendemain, nous pouvons rencontrer Cyprian, responsable commercial. C’est encore le même qu’à l’époque du passage des amis Chazel.

 Il nous confirme le départ d’un bateau depuis Mombassa le 5 aout, il n’y a pas urgence, nous pouvons aller visiter la réserve de Massai Mara pendant qu’il prépare les papiers.

 RV est pris dans 4 jours. 

Attente à Bujumbura.

 

Du 13 au 15 août

Dès notre arrivée à l’hôtel, nous trouvons une réponse de notre transitaire par mail.

-Oui, nous avons trouvé un bateau pour ramener votre Pépère en Italie… j’attends encore une info et je vous donne le tarif.

Sauf que de matins en après midi, la réponse est repoussée. Nous devons vraiment avoir cette information pour préparer la fin du voyage. La décision est donc prise de rester jusqu’à ce que nous ayons tous les éléments.

En attendant, nous sommes bien installés dans ce petit appartement.

Pépère aussi.

Marilou profite de ces 3 jours pour ne plus faire la cuisine mais ne fera pas l’impasse sur les lessives.

Nous allons également voir le « musée vivant » de la ville où nous sympathisons avec une femelle chimpanzé, très heureuse de briser sa solitude avec nous pendant un bon moment.

Elle se prénomme Kita et veut tout voir : comment sont les « lolos » de Marilou ?

C’est quoi ce dessin sur le bras du blanc ?

Nous revenons la voir deux fois, vraiment cette femelle, génétiquement à 98% homme nous a étonnés. Elle est malheureusement obligée de s’adapter à son statut de prisonnière.

Le bâtiment des serpents abrite tous ceux que nous risquons de rencontrer, c’est glaçant !!!

Certains sont inoffensifs,

Mais d’autres comme cette vipère du Gabon, invisible dans les feuilles, est mortelle en 1 ou 2 minutes.

Finalement, nous recevons enfin la réponse pour le bateau. L’offre est totalement inacceptable, nous prenons la décision d’aller à Nairobi par le lac Victoria afin de négocier sur place le retour de Pépère par le port de Mombassa.

La source du NiL

 

Le 12 août

A 2000 mètres d’altitude la nuit dans Pépère a été fraîche, après la chaleur des jours derniers au lac Tanganyika, nous l’avons bien appréciée.

Comme convenu, « Henri Salvador » nous guide pour faire les 50 mètres séparant l’entrée du site à la source.

Sur place, le mince filet d’eau a été récemment aménagé.

Nous posons avec respect devant le point de départ du prestigieux fleuve des Pharaons.

Nous continuons par une petite marche pour aller voir la pyramide érigée  en mémoire de Burkhart Waldecker. Il découvrit cette source  en 1934.

Ici, chaque 22 février est organisée une réunion commémorative avec tous les chefs d’états des pays traversés par le Nil.

Ce petit pèlerinage terminé, nous empruntons une piste avec plusieurs ponts douteux.

Comme souvent, les gamins nous accompagnent.

Notre but : Une source chaude. Cette fois, elle n’est qu’à 33° et c’est vraiment l’idéal pour un bon bain.

Un peu plus instruits, nous pouvons quitter les lieux pour rejoindre Bujumbura. Les montagnes sont toujours aussi belles, avec cette fois-ci des magnifiques cultures de thé.

Nous en profitons pour passer un moment avec les cueilleurs.

Ils nous expliquent être mal payés et nous demandent de les faire augmenter… Nous ne pouvons malheureusement rien pour eux.

Tout au long de la route, les femmes, toujours aussi élégantes, marchent portant sur la tête, de jolis petits paniers d’osier, typiques de la région.

Plus loin, un village également très burundais.

La journée se termine par une descente très raide de 1200 mètres sur Bujumbura.

Nous choisissons de rester à l’hôtel « Ubuntu » et négocions un petit appartement avec chambre à l’étage pour un prix très raisonnable.

Surprise ! Deux grues royales vivent sur la pelouse. Et nous qui étions si fiers de les avoir photographiées dans la nature…

 

Chimpanzés et braconniers.

 

11 aout

Cette nuit, le poste de police a été très animé, une femme bien éméchée,  est venu régler un différent avec un homme sous l’autorité d’Emmanuel. Entendre cette femme hurler dans son dialecte pendant un grand moment était assez sympathique.

Aujourd’hui, on ne rigole plus, prêts à 7 heures, nous retrouvons nos deux amis pour aller voir les Chimpanzés en révolte. Dans un article sur internet, nous avons appris qu’en début d’année, ils ont tué un homme et blessé 3 autres.

Nous sommes là en amis et ils comprendront vite que nous ne sommes pas leurs ennemis.

Après une heure d’une piste épouvantable, nous arrivons à la réserve de « Vianga ».

La marche commence dans la forêt.

Juste avant une petite maison, nous croisons un homme sur le sentier.

Pascal lui demande s’il a vu des Chimpanzés ce matin.

-Oui, je les ai entendu « parler » là bas.

Bizarre, il a avec lui sa machette et une lance… Pourquoi faire cette lance ?

Pascal hésite car il avait prévu de nous emmener plus loin, finalement il reste sur son idée et 15 mn plus tard, on les entend sur un autre versant.

Vite, nous prenons leur direction, mais le terrain est très pentu, et la progression est lente.

Depuis ce matin, Pascal est en contact avec un collègue par GSM, il a entendu des Chimpanzés en dessous de pépère.

Demi-tour et nous coupons par les champs pour rejoindre le groupe. Ils font de plus en plus de bruit, ils crient vraiment très fort.

-C’est quoi, qui tape sur les arbres aussi fort ?

 Rapidement, Pascal comprend la situation

-ce sont des braconniers !

Dès cet instant, il n’a qu’une obsession, pourchasser ces braconniers, il ne pense plus vraiment à nous. Nous devons suivre sa marche forcée dans les pentes, les herbes hautes et les branchages.

Les bruits de haches sont de plus en plus forts, des hommes se parlent et les Chimpanzés crient avec une force incroyable… Tous ces bruits raisonnent de vallée en vallée, c’est très impressionnant.

La situation est claire, un groupe d’homme cherche à abattre un arbre sur lequel un chimpanzé est perché. Un chien abois, il est prêt pour la réception.

Pendant ce temps, la famille de chimpanzés reste à distance et crie pour impressionner les chasseurs et encourager leur congénère.

Maintenant, Pascal et Emmanuel nous ont distancés, Michel épuisé a fait un mauvais choix pour les suivre, nous nous asseyons pour observer la scène d’un peu plus haut.

Nous vivons un moment très impressionnant, que va-t-il sortir  de cette confrontation, nous vibrons pour cette petite bête, presque un humain, va-t-elle s’en sortir ?

Finalement, le bruit s’arrêtent et Pascal se souvient de nous, il remonte du fond de la petite vallée et confirme avoir fait fuir les braconniers.

Notre visite a donc permis de sauver un chimpanzé, mais pour combien de temps ?

Alors que Michel n’a pas réussi à les voir dans l’épaisse forêt et que Marilou ne gardera en mémoire que la vision d’un gros chimpanzé courant dans les grandes herbes face à nous. C’est malgré tout une satisfaction.

Après un repos mérité,

Nous retournons au village pour une dernière bière avec nos amis.

Puis, nous les quittons pour aller voir la source du Nil à environs 60 km, mais plus de 3 heures.

Nous sommes accueillis par Henri Salvador (nous l’avons appelé ainsi). Il se met en quatre pour que nous soyons bien installés pour la nuit, demain ce sera notre guide.

 

Hébergés par la police

 

9 et 10 août

Nos visas faits à l’entrée du pays ne sont valables que trois jours. A la frontière, un douanier nous avait dit :

-Vous les ferez prolonger à Bujumbura !

Avec une phrase comme celle ci, on s’attend à une simple formalité : NON !

Arrivés ce matin vers 11h, il nous faut toute la journée pour obtenir une prolongation de 15 jours.

Aucune information fiable pour la marche à suivre, nous voyons toute la journée les mêmes personnes, blanches ou noires, passer de bureau en bureau, attendre, aller faire des photocopies de visas à l’extérieur et surtout attendre… Tous ces gens sont ici, comme nous pour un visa, alors, on suit le mouvement sans trop s’énerver.

Vers 16h, tout est prêt. Nos visas sont dans le bureau du signataire. Il nous rend nos passeports, nous allons être libérés.

NON… maintenant que tout est en règle, il nous faut aller payer à un guichet à l’extérieur. Les bureaux ferment dans une heure, aurons nous nos visas ?

Michel s’acquitte des 60$ demandés et à grand renfort de compliments sur son travail, arrive à obtenir d’un jeune qu’il nous amène nos passeports avec les visas… Ouf…5h pour deux tampons alors qu’il n’y avait pas foule.

Il est tard, mais les réserves que nous voulons voir ne sont qu’à 70 km alors, on y va. Nous dormirons à Rumonge pour être sur place demain.

Avec le décalage horaire, la nuit arrive plus vite que prévue et nous devons conduire dans la nuit « noire » sans savoir où dormir.

Nos 4 yeux scrutent la nuit pour éviter de renverser les nombreux piétons (noirs) et vélos sans phare.

Finalement, nous allons au bord du lac vers une communauté de pêcheurs. Toujours en pleine nuit, nous leur demandons l’autorisation de dormir à coté de leurs installations.

Tous ces noirs autour de nous et les quelques « monnaie, monnaie… » entendus, sont assez inquiétants, mais un jeune nous parle en français et nous souhaite la bienvenue.

-Vous pouvez dormir là, pas de problème.

Pas très rassurés, nous commençons à nous faire à l’idée de passer la nuit dans Pépère bien fermé.

Mais, un autre homme arrive et nous dit d’aller dormir en haut de la côte vers le poste de police.

Oui, mais comment l’approcher ? En passant devant, nous avons vu un noir avec un fusil monter la garde,  à la porte d’un bâtiment délabré sans la moindre lumière. Nous n’avons pas osé nous arrêter de peur qu’il nous tire dessus.

Accompagnés par l’homme sur le marche pied de Pépère, nous remontons vers les policiers. Finalement, l’accueil est bon.

L’un d’eux appelle son chef. Il arrive et accepte de nous héberger pour la nuit.

Ce chef, c’est Emmanuel. Il veillera sur nous pendant deux jours.

Avant de dormir, nous lui faisons part de notre intention de visiter les deux petites réserves du coin.

Il nous fait d’abord le coup du :

– « vous avez un permis ? Au Burundi, il faut demander un permis au ministère de l’environnement» !

Et très vite il change d’attitude.

« Je vais téléphoner au garde, il sera là demain matin, on ira ensemble pour votre sécurité »

Encore une journée qui finit bien, nous pouvons allez nous coucher.

Au réveil, nous découvrons ce poste isolé dans les arbres. Les policiers y vivent en autonomie totale, ils ont même une basse-cour en plus des cochons pour la nourriture.

Ce matin, nous allons à la rencontre de Pascal, le garde de la première réserve. Il nous en fait faire le tour. Les babouins et autres singes sont invisibles…

C’est finalement une belle promenade dans la forêt de Kigwena.

Le retour se fait par le lac. Nous arrivons au fameux village de pêcheurs où nous pensions dormir hier soir… En fait, non, l’idée n’était pas bonne, maintenant, on le comprend.

De jour, ce n’est pas pareil, (surtout accompagnés d’un policier) nous pouvons traverser ce lieu tranquillement.

Le poisson pêché dans la nuit, sèche. Il en sera fait de la farine pour ajouter aux aliments.

Marilou fait son bain de foule habituel.

Il fait vraiment chaud maintenant, nous rejoignons le village plus haut,  boire un coup avec notre équipe.

Un homme laisse tomber son vélo chargé de noix de palme et malgré le monde, il doit se débrouiller seul. Situation assez bizarre…

Ensuite, sur l’insistance de Marilou, nous visitons deux petites fabriques liées à l’huile de palme.

Dans la première, deux hommes font de l’huile avec une vieille machine. Pas très appétissant dans les bacs de réception…

Dans la deuxième, ils utilisent le noyau de la noix pour faire du savon, ceci après les avoir pressés et avoir ajouté quelques ingrédients.

Là aussi, le matériel utilisé est très rudimentaire.

Emmanuel et Pascal ont décidé de nous emmener à la source chaude.

Avec cette chaleur, vous êtes fous !!!

Ils insistent. Alors, nous montons « tous les 4 » dans Pépère et après une heure de mauvaise piste, une oasis pleine de vie, apparaît.

-Y a du monde !

-Non, nous montons là haut, elle est plus chaude !

Source chaude OK, mais quand même, y a des limites… Avec la montre thermomètre de Michel, nous mesurons 46°. Le bout des pieds suffira pour nous pendant qu’Emmanuel s’immerge totalement comme le veut la tradition ici.

Un peu plus bas, la température est plus acceptable et nous en profitons également. Mais c’est vraiment chaud…

Cette journée assez inattendue avec un policier et un garde se termine avec leur proposition de nous accompagner demain, voir les chimpanzés dans la réserve de Vianga.

SUPER… vivement demain.

Montagnes et verdure

 

Du 7 au 9 août

Beau, très beau, voilà comment l’on peut résumer notre première impression sur le Burundi.

C’est un pays montagneux où l’on passe sans cesse de 2000 à 600 mètres et vice-versa, ce qui s’offre à nos yeux est totalement différent des mois précédents.

Dans les vallées, des programmes d’agricultures sont organisés.

Nous voyons vraiment des gens au travail.

Nous leur donnons parfois l’occasion de lever la tête pour une bouffée d’air.

Et ils aiment ça !

Que font-ils de toutes ces bananes ?

Comme partout depuis des mois, les transports se font à vélos, quel courage !!!

Même les briques…

Toutes celles-ci monteront les côtes sur des vélos.

Mais, gare à la chute, nous nous arrêtons pour aider ce jeune homme, impossible de redresser sa machine seul.

Ici, plus qu’ailleurs, Pépère intrigue, il faut dire que nous avons le sentiment d’être les premiers à venir au Burundi avec notre « voiture ».

Nous avions pris l’habitude de voir sur la tête des femmes, des seaux en plastique ou du bois, là, elles ont encore d’énormes cruches en terre, c’est plus sympa…

Pour se nourrir, nous n’aurons pas de problème, les marchés sont bien achalandés.

Mais, à chaque arrêt, c’est presque une émeute, tout le monde veut nous voir et surtout voir Pépère.

Tous ces transporteurs en vélo ne vont pas se priver d’un peu d’aide pour monter parfois à 1300 mètres d’altitude avant de recharger pour la descente.

-Tiens au fait Michel, regarde, on en avait deux d’accrocher à Pépère, ils viennent de s’arrêter !

Encore une petite descente vertigineuse, en seconde, et nous arrivons à Bujumbura, la capitale au bord du lac Tanganyika. Avec la Zambie, nous aurons finalement vu ses deux extrémités à plus de 600 km de distance. 

Cette fois, c’est un transporteur de chaises !!!

Notre programme dans ce pays reste à faire, pour le préparer et mettre le site à jour, nous restons 2 nuits à l’hôtel « La Source du Nil » 

C’était un des plus prestigieux hôtels de la capitale, mais aujourd’hui, il n’a plus beaucoup de clients. Pour nous décider, on nous propose une suite environ au tiers du prix.

Climatisation et wifi performant, nous ne le regrettons pas, même si l’eau chaude n’est arrivée au 3ème étage que le deuxième jour.

Au petit déjeuner, une rencontre avec un groupe de Burundais nous permet d’en savoir un peu plus sur le pays, qu’avec le petit futé.

Ils sont très sympathiques, ensemble, nous avons passé un bon moment.

 

Finalement, le Rwanda, c’est loin…

 

4 au 6 août

Nous en avons pour l’instant terminé avec la Tanzanie. Nous partons ce matin au Rwanda pour voir les gorilles. Malgré tout, 750$US de permis chacun plus les entrées et le guide, nous hésitons encore. Enfin, nous verrons bien sur place.

Beaucoup de kilomètres nous attendent mais la route est bonne. Sauf qu’en Tanzanie, même si la route est bonne, la moyenne ne dépasse pas 50km/h. Les villages sont limités à 50 km/h et la route n’est qu’une succession de villages… Au cas où certains perdraient patience, ils sont vite rappelés à l’ordre par un système infaillible de dos d’âne.  Le franchissement de certains est impossible à plus de 5km/h…

Le Rwanda est loin, mais, nous ne trouvons pas le temps long, sur le parcours, les distractions ne manquent pas.

Ici, un marché aux bestiaux est l’occasion d’une fête.

Les vaches rivalisent avec leurs gigantesques cornes.

Attention quand même!

Marilou négocie avec cet homme pour photographier la sienne, mais il veut de l’argent. Bien sûr, il n’aura rien.

Les femmes (encore elles…) font sécher le grain au soleil.

400 km et encore une journée de passée, nous dormirons ce soir sur un parking gardé en bord de route.

Et voilà, ce matin, c’est reparti…

La Tanzanie fait partie des pays pauvres et ça se voit… Ces deux petits bouts de chou en sont la preuve.

Un vélo pour trois, c’est bien, même si celui qui pédale n’est pas grand.

Les animaux n’ont pas plus la vie facile, quelle idée d’attacher sa vache par un pied ?

Et les poules, des rangées de transporteurs à vélo les emmènent à destination des clients.

-Pauvre chèvre ! Le transport du bétail, ici, c’est comme on peut.

Pépère a largement dépassé sa limite de vidange, il n’est pas question que nous allions au Rwanda sans la faire.

Dans une petite ville, chose incroyable, il y a un garage Toyota. Bonne occasion pour nous,

sauf qu’en entrant dans la cour, nous nous apercevons que deux mécanos nous attendent pour avoir l’occasion de travailler.

Michel renifle le mauvais coup et avant de commencer la vidange, demande à voir l’huile qu’ils comptent utiliser. Le bidon n’est pas du tout rassurant…

Non monsieur, nous préférons continuer comme ça. Ils ont l’air très surpris mais nous laissent repartir avec le sourire.

50 km plus loin, nous arrivons dans une grande ville, mais décidément, coté garage, c’est vraiment l’Afrique.

Finalement, nous trouvons de l’huile Total, spéciale Diesel chez un marchand de pièces auto et faisons faire la vidange et changeons le filtre avec un neuf que nous avions emporté.

Tout cela, SOUS HAUTE SURVEILLANCE…

Pendant ce temps, une femme prépare le repas des mécanos.

Ensuite, nous parcourons tant bien que mal la ville à la recherche d’un distributeur d’argent pour faire les pleins de gasoil.

Tout compte fait, la station n’inspire pas confiance et nous avons un réservoir plein, soit 600 km d’autonomie, alors, on verra plus loin.

Plus on avance vers le Rwanda, plus la nature devient verte, il y a même des cultures de riz.

Nous sommes maintenant à environ 50 km de la frontière, il n’est pas toujours possible de dormir aux frontières en toute sécurité. Un policier nous propose de dormir sur le parking à coté de son poste.

Petit à petit, des camions s’installent autour de nous et les bruits s’estompent comme toujours après le coucher du soleil.

Au réveil, à nos cotés, 4 camions de congolais. Ils parlent français, ça fait du bien. Ils sont déjà en train de changer une roue. La police ne les laissent pas partir avec un pneu crevé. Ils ont l’air de ne pas trouver ça normal puisqu’ils ont plusieurs roues… Par solidarité entre francophones, nous leur offrons un verre de café au lait.

Après qu’une officielle très désagréable nous ait fait effacer nos photos prises sur la place, nous partons 50 km plus loin, pour entrer dans le 9ème  pays de notre voyage : le Rwanda.

A la frontière, coté Tanzanie, tout le monde est charmant. Les formalités sont vite expédiées. Comme à chaque fois, nous changeons au noir pour avoir des francs Rwandais.

Nous voilà maintenant sur le pont juste avant la frontière.

Un militaire ouvre la barrière et les formalités peuvent commencer.

Les douaniers hésitent à nous parler en français, certainement pour bien nous montrer que depuis la guerre, la langue officielle est l’anglais et non plus le français.

Au bureau de l’immigration, sur présentation de notre passeport, l’homme demande :

-Avez-vous des visas ?

-Non, où est le bureau pour les visas ?

-Vous ne pouvez pas les avoir à la frontière !

-Depuis notre voyage en Afrique, c’est la première fois, comment faisons-nous ?

-Vous pouvez faire une demande sur internet, voilà le site et normalement, dans 3 jours, vous recevrez un numéro pour un visa provisoire.

Bon, mais que faire pendant ces 3 jours ?

Finalement, Michel va sur internet avec notre carte Sim Tanzanienne et sur les forums, nous comprenons vite que ces 3 jours sont assez aléatoires.

En résumé, les formalités sont compliquées, les douaniers ont l’air assez satisfait de compliquer la vie à des Français (on peut les comprendre vu l’histoire récente). La visite des gorilles est hors de prix et même incertaine en haute saison, alors, nous changeons de programme et faisons demi tour pour rejoindre le Burundi où des familles de chimpanzés sont, parait-il, visibles dans la forêt.

Encore une fois, les formalités pour rentrer de nouveau en Tanzanie sont expédiées en 30 mn, nous changeons à nouveau notre monnaie en perdant au total 6 euros  entre les deux changes sur 200 euros, pas mal !

Le Burundi est à environ 80 km et nous prions pour trouver une pompe à gasoil, depuis presque 400 km, nous n’avons vu que quelques rares pompes sans nom et très sales.

Alors que nous avions perdu tout espoir, une belle station s’offre à nous dans le dernier village Tanzanien. Libérés de ce problème, nous en profitons pour faire quelques courses alimentaires.

Vers 17h, nous arrivons aux frontières où nous passons celle de la Tanzanie pour la 3ème fois de la journée… et bien sûr à chaque fois, il nous faut, à l’aide de notre carnet de passage, exporter ou importer Pépère.

Ca suffit pour aujourd’hui, nous dormirons sur un parking entre les deux pays. Pour le Burundi, nous verrons demain.