Ah, la belle église !

 

Le 19 Août 2012

Après cette deuxième nuit avec les routiers nous reprenons la route. Vraiment! routiers, c’est un métier…

Suite à nos problèmes en Ouzbékistan, nous essayons comme tout le monde de faire nos pleins dans les stations Gaz Prom, le gasoil y est plus sûr. Depuis le lac Baïkal, nous avons une nouvelle contrainte à ce sujet, notre réservoir supplémentaire a une fuite, nous ne pouvons plus l’utiliser, mais, maintenant, nous trouvons des stations tous les 20 km alors tout baigne…

Avec leurs immenses étendues de culture, les russes sont obligés de mettre les moyens…

Dans la matinée, nous essuyons un énorme coup de vent de travers pendant des dizaines de kilomètres, Michel fait son maximum pour garder Pépère sur la route, ajouté aux routes gondolées, ce n’est pas simple.

Bien éprouvés par ces conditions, nous faisons notre pause vers 14h, Marilou monte la première dans la cellule.

– On n’est pas dans la m…. !

-Qu’est ce qu’y arrive ?

-Le lanterneau de la « chambre » est parti avec le vent!

Après un petit moment de désespoir, Michel trouve une solution et monte sur le toit faire la réparation.

Le lanterneau est remplacé par un morceau d’imperméable découpé à la forme et fixé à l’aide d’adhésifs achetés avant notre départ. Deux couches de noir croisées pour commencer et une de polyester pour réfléchir la lumière.

Pour éviter l’arrachage par le vent, il ajoute un petit ‘saute vent’ confectionné avec un morceau de couvercle en plastique.

La pause a bien été occupée, nous avalons vite une salade de tomates et c’est reparti…

Finalement, suite aux nouvelles indications de Marilou, nous changeons de direction et nous ne passerons pas par Iekaterinbourg.  Nous prendrons plutôt la route de Kazan.

Ils sont quand même bizarres ces Russes, s’ils nous avaient accepté un visa de deux mois, nous aurions pu visiter leur pays plus tranquillement, mais non, si nous voulons voir Moscou et Saint Petersbourg, il faut faire l’impasse sur une grande partie du pays.

La petite route que nous prenons sur 200 km pour couper, est bien meilleure que la grande, le spectacle de la vie y est également bien plus authentique.

Voilà le quotidien pour se diriger en pays cyrillique.. Heureusement, Marilou commence à bien le lire.

Les ramasseurs de pommes de terre ont bien rempli leur journée !

Ah…ces éclairages du soir !!!

Nous traversons un pays marécageux, avec toujours ces bouleaux sans tête très photogéniques.

-Regarde l’église, elle est en ruine.

– Oui, on y va, il est tard, nous dormirons ici.

Ce n’est pas la première que nous voyons en Russie. Ces églises nous rappellent qu’il y a quelques décennies, des hommes ont décidé que toutes pensées religieuses devaient être interdites et les lieux de cultes utilisés pour les besoins du « peuple ». Ici, ils l’ont utilisée comme bergerie.

Nous dormons à coté, sur la place du village et comme d’habitude personne ne s’intéresse à nous, en tout cas au grand jour…

 

 

 

 

 

Profession routier.

 

Le 18 Août 2012

Comme nos collègues routiers, nous avons bien dormi et il faut repartir au charbon… Encore beaucoup de route nous attend avant Moscou.

Nous montons en direction de Iekaterinbourg, la route n’est pas trop mauvaise et le paysage défile.

Des mers de céréales à perte de vue,

Un drôle d’engin!

Des ventes sauvages au carrefour de route où chez nous,  un simple arrêt serait interdit.

Voilà ! Après le passage d’un pont assez mal en point, nous entrons à nouveau dans un parking gardé pour camions.

Un mauvais internet permet de relever nos mails et avant de nous coucher, quelques bruits de violence à l’extérieur confirment le besoin de ces parcs gardés fermés.

 

 

 

Novosibirsk

Le 17 Aout 2012

Direction Novosibirsk, en route, en passant devant un panneau à la gloire des ouvriers de la mine,  nous constatons que les vieilles habitudes ne se perdent pas comme ça.

Pas envie de cuisiner ! Voilà un petit resto d’où sort de la fumée, l’enseigne montre des brochettes.

C’est parti pour des chachliks (brochettes).

Nous arrivons en début d’après midi à Novosibirsk où nous devons faire une ou deux photos pour la sœur de Michel. La ville est un vrai enfer en cette veille de week-end. Nous n’insistons pas trop pour les photos.

Dans une grande avenue, un policier nous arrête, nous n’avons commis aucune infraction alors, il cherche dans tous nos papiers quelque chose qui n’ irait pas. Comme tout est en règle, assez sport, il nous laisse repartir sans plus d’histoires.

Un wifi libre est trouvé dans la rue pour consulter nos mails.

Finalement, Firestone nous a écrit il y a 5 jours pour nous informer que nous n’aurons pas de boulons avant mercredi prochain à Iekaterinbourg.  C’est trop tard, alors nous irons jusqu’à Moscou sans les boudins.

Comme des forças de la route, nous repartons en direction de Moscou encore à plus de 3000 km.

Les voyageurs que nous avons croisés, nous ont tous dit que sur les grands axes russes, la sécurité impose de dormir dans les parcs à poids lourds.

Ce soir, nous tentons l’expérience, c’est un spectacle assez surprenant, jusqu’à 11h du soir, des dizaines de semi-remorques s’empilent côte à côte pour la nuit. En 2 heures, le parking est complet avec Pépère, qui se fait tout petit derrière les monstres.

 

La Sibérie sous la pluie

 

Le 16 Aout 2012

Super nuit calme dans le village, ce matin, il ne fait que 13° dans la maison, nous mettons le chauffage.

Le papy est déjà dehors, il nous attend. Dès que Michel sort, il lui donne des conseils pour reprendre la route et nous indique un point d’eau à quelques mètres pour remplir notre réserve.

Marilou amène Pépère et nous pouvons mettre le tuyau.

En un instant, le papy disparait, il est remplacé par les propriétaires de la maison d’à coté.

ils sont en colère et nous font signe d’arrêter de prendre leur eau.

Ok, ok ! On vous la laisse votre eau, de toute façon, elle ne sent pas très bon et elle n’est pas vraiment  claire.

Avec cette histoire, on soupçonne le papy de ne pas être très bien avec ses voisins. Grâce à nous, il leur a joué un bon tour…

Non seulement, il fait froid, mais la pluie menace et toute la journée, nous devrons rouler sous des orages énormes de type mousson

Malgré tout, nous finissons la journée avec un peu plus de 500 km au compteur.

L’expérience d’hier nous a plu, alors, nous entrons à nouveau dans un village à la recherche de notre bivouac. C’est un peu plus dur, mais nous finissons par choisir une ruelle en terre dans un quartier résidentiel où les habitants nous reçoivent toujours avec autant de méfiance. Nous n’aurons aucun contact avec nos voisins…

 

 

Plus que 1000 km pour Novosibirsk

Le 15 Aout 2012

Journée au volant, avec alternance bien calculée de routes détruites, acceptables, bonnes ou très bonnes.

Quand vous commencez à être excédés par le fracas et les secousses, on vous offre un super revêtement.

Quand, vous avez bien récupéré,  on vous prépare avec une route cabossée pour  finalement vous jeter sur une route en cailloux…

Impossible d’en vouloir à la Russie car tout au long de la journée, nous croisons des chantiers gigantesques.

De toute façon, on a des milliers de kilomètres sans beaucoup d’intérêts à faire avant Moscou, alors, nous prenons notre mal en patience.

A midi, c’est la pause déjeuner dans un petit bois où nous constatons une fois de plus que tous les champignons ont été ramassés.

Nous achetons sur le bord de la route notre ration, cette fois, ce sont des cèpes.

Le soir venu, nous entrons dans un village pour la nuit. C’est la première fois qu’un Russe vient discuter un moment avec nous.

Il ne connait pas les consignes données aux habitants de Sibérie :

-Ne regardez pas les étrangers de passage et surtout, ne leur parlez pas !

Depuis trois jours, nous découvrons le tempérament glacial des sibériens…

 

 

La M 53

Le 14 Aout 2012

Surprise au réveil, il pleut…

Après beaucoup d’hésitations, peu après 9h, Michel est à pied d’œuvre pour changer le boudin, en une demi-heure, Pépère est sur cales, la roue arrière gauche enlevée et le haut déroulé pour travailler au sec.

Catastrophe !

Ils se sont trompés de référence ! La fixation se fait par deux vis dessous à la place d’un central.

Passablement déçus, nous faisons l’impasse sur une visite plus approfondie de la ville qui le mériterait bien.

A midi, nous rendons notre chambre pour prendre la route M53 en direction de Moscou.

Dans l’après midi, nous appelons Firestone pour leur parler de notre déconvenue.

D’après la secrétaire, pour adapter le nouveau boudin, il manque deux vis spéciales qu’elle envoie ce jour  à Iekaterinbourg. Nous y serons le 20.

Nous sommes maintenant partis pour plus de 5500 km non stop jusqu’à Moscou soit environ 12 jours sans trop d’aléas.

Voilà encore un exemple du travail qui est fait pour restaurer les églises.

Avec leur système de visa, nous n’aurons vraiment pas beaucoup de temps pour visiter Moscou et Saint Petersburg.

Ce soir, nous sommes à coté d’une école, comme toujours en Russie,  la population nous ignore totalement.

 

 

 

 

 

 

TNT a bien livré

Le 13 Aout 2012

 

Pour éviter la queue au ferry, nous partons de bonne heure.

Après 3 jours de soleil nous laissons Marianne et Bernard dans la grisaille.

En effet, en arrivant au ferry, nous constatons que la file d’attente n’est pas trop longue.

Oui mais voilà, pour passer, il y a toutes sortes de passes droits, du genre bus de tourisme,  cars et camions, et les habitants de l’ile.

Ce ne serait pas trop grave si à chaque rotation, arrive un demi-ferry de passes droits…. Ainsi, la fille s’écoule très doucement à raisons de 5 à 7 voitures par voyage…

Pour patienter, certain viennent voir Pépère, ici, c’est un jeune couple de Pékin, il rêve devant cette  mignonne maison roulante. Ils font beaucoup de photos… Nous pouvons être certains que dans quelques années, les Pépères pas chers (made in china) envahiront le monde.

Enfin! C’est le départ, nous avons le plaisir de voir s’éloigner nos compagnons d’infortune.

Finalement, après être arrivés au port à 10h notre arrivons de l’autre coté à 14h… Bon, on n’est pas aux pièces !

Encore 200 km et nous arrivons à Irkutsk, ville toujours aussi jolie avec ses maisons en dentelles de bois.

Arrivés à l’hôtel, notre première question est bien évidement :

-Avez-vous reçu notre colis ?

-Oui, bien sûr !

Super, TNT a livré le boudin, Michel le changera demain sur le parking.

En attendant, nous allons manger au restaurant d’à coté « le Monet ». Ils nous servent des criques et des côtes de porc (3 chacun) les premières depuis la Grèce.

Retour dans la chambre avec vue sur fleuve.

 

 

 

 

 

 

Marianne et Bernard

le 12 aout 2012

Nouvelle journée au bord du lac, nous passons presque deux heures sur l’eau avec le bateau puis décidons de plier le matériel.

Nous nous rapprocherons du ferry pour demain, mais, avant de partir, il est impossible de ne pas faire une balade sur les falaises.

Incroyable, au moment de partir, arrivent Marianne et Bernard… Nous pensions être bien cachés, mais non….

Ils nous ont aperçus de la route.

Nous changeons notre plan, nous resterons là ce soir et la balade se fera avec eux.

Le soir, tout le monde se retrouve au resto « chez Pépère ».

Au menu:

Apéro

Deux poissons du Baïkal amenés par nos invités,

Du riz avec ratatouille

Framboises et crème de marron (fabrication Marilou)

Ce fut une bonne soirée entre baroudeurs français

Ouf ! Nous n’avons pas transporté le bateau pour rien.

Le 11 Aout 2012.

Quel régal de pouvoir planter sa maison dans des coins pareils !

Très vite, Michel s’affaire au montage de l’axe2 pendant que Marilou ramasse du bois pour faire griller les poissons que nous allons sûrement pêcher.

Et nous voila partis sur l’eau avec une canne à pêche et une grosse envie de farniente.

Comme d’habitude, les poissons nous boudent, mais coté farniente, c’est pas mal… que ce soit sur bateau ou à terre, nous ne faisons rien : bronzage, lecture, nourriture et méditation nous occupent toute la journée.

Le soir, Michel tente à nouveau sa chance, mais il ne ramène toujours pas de poisson.

 

L’ile d’Olkhon.

Le 10 Aout 2012

Nous avions prévu hier soir de partir de bonne heure, mais avec le calme ambiant, nous ne nous sommes pas réveillés.

Encore un peu de route, (pas terrible, même les bandes blanches, ne savent plus où passer) et nous arrivons.

La punition est immédiate : dès l’arrivée au bac, nous comprenons que l’attente va être longue. Tous les lèves tôt sont devant nous ou déjà passés.

Rien de grave, l’animation est permanente, le temps de faire les petits magasins, d’écouter le concert improvisé de quelques jeunes ravis d’avoir autant de spectateurs, un peu de lecture et…

Trois heures plus tard, c’est l’embarquement. La petite traversée nous met déjà dans l’ambiance, nous sommes en week-end.

Sur place, nous avons vraiment l’impression d’être à la mer. Mais, en plus, le paysage est déconcertant.

Nous sommes ici en pays Chamanique.

C’est vraiment extraordinaire, nous ne regrettons pas d’être venus jusqu’ici.

 

Encore une fois, il nous faut attendre presque l’arrivée de la nuit pour trouver notre bivouac, le choix est important, car nous resterons deux jours sans mettre le moteur en marche.

Ce sera au bout d’un chemin de sable, sur une plage quasiment vide à 20 mètres de la mer … euh… du lac, décidément on a vraiment du mal à croire que c’est un lac.