Lac Aydar kul

Le 16 mai 2012.

Assez de ces routes défoncées et encombrées de camions, ce matin, nous prenons les petites routes direction le lac Aydar kul où nous trouverons des loups, des chacals et des varans, peut être… Ce lac immense est encore une pure manipulation du système soviétique puisqu’il n’existait pas en 1970 et qu’il continue  à se remplir. Il dépassera bientôt la surface de la mer d’Aral avant son drame.

Nous sommes prêts à partir lorsqu’une Lada et ses 3 occupants s’arrêtent et nous demandent où nous allons. On se demande d’abord ce qu’ils font sur ce chemin sans issue où Pépère a eu du mal à rouler.  Nous répondons poliment sans marque de sympathie. Nous pensons avoir eu à faire à des personnes des renseignements.

Nous entrons rapidement dans la steppe et c’est une belle journée qui commence dans ce décor à la fois uniforme et très varié.

C’est fou comme l’on peut être captivé  par ces décors arides parsemés d’oasis, de troupeaux de montons et de petits villages. Pourquoi ? Mystère, mais c’est comme ça…

Encore une fois, notre petit futé électronique sur les genoux, nous cherchons une source découverte par Mahomet. Petit futé ou pas, nous ne trouvons pas ce qui nous est annoncé après une route de 20 km. Tant pis, nous traversons de jolis villages très retirés et c’est déjà bien. Les habitants semblent plus réservés qu’ailleurs et nous avons pour la première fois, l’impression d’être des intrus. Malgré tout, nous volons quelques photos.

Attention Monsieur, Pépère a besoin de la place

Les fermes en terre s’incorporent dans le décor, aucune fausse note.

Les femmes ont travaillé dur et maintenant, le soleil finira la fabrication des bûches de bouse séchée.

Mais où peuvent bien aller ces enfants avec leur âne ? Il n’y a rien autour…

L’après midi, nous passons devant 2 ou 3 petites échoppes et une entrée. Ne serait ce pas la source ? Ok, on y va. En fait c’est une mosquée avec, à ses cotés, les tombaux de Hussein et d’Hassein… Pas très intéressant pour les infidèles que nous sommes, mais encore une fois, nous passons un agréable moment avec les gens. D’abord l’imam qui se fait prendre et reprendre en photos avec nous.

La femme qui vend ses fromages à Marie Lou

et le nombre incroyable de personnes inscrites pour la visite de Pépère.

Une quinzaine de kilomètres plus loin, visite de Nurota, la ville où Alexandre Le Grand a stationné ses troupes destinées à prendre Samarcande.

Il y a effectivement les ruines d’un fort très ancien, mais que font tous ces musulmans ici ? Pourquoi ont-ils élevé ce superbe complexe de mosquées à cet endroit ?

Ils semblent en pèlerinage, ce n’est sûrement pas pour Alexandre, alors, nous re-moulinons les infos du petit futé et ce que nous cherchions ce matin est à nos cotés. La fameuse source « découverte par Mahomet avec son bâton ». Effectivement, il y a un bon moment que nous n’avons pas vu une eau aussi claire.

Encore 50 km de steppe et nous arrivons au lac Aydar kul juste avant la nuit. L’endroit est magnifique.

Le temps de planter Pépère dans du mou… on a eu chaud !!! Et la guerre commence avec les moustiques. Du jamais vu pour nous, impossible de laisser  la lumière, de l’intérieur, le bourdonnement de ces petites bêtes est incroyable, il est préférable de se coucher.

On se lèvera tôt demain matin.

Boukhara

Le 14 mai 2012

Ce matin, dans le hall d’entrée, assis pas loin de nous, un homme et une femme. Michel a une intuition.

Vous êtes français ?

Oui, c’est vous qui avez le camping car ?

Oui

Et voilà, nous avons trouvé les propriétaires de la 2 CV. Toujours contents de rencontrer des français venus si loin de chez nous en voiture, nous discutons de nos périples respectifs.  Peggy et Guilhaume,  sont sur le retour à Paris après un voyage jusqu’à Delhy en Inde.

Il est tard, 11h 30 et nous n’avons encore rien vu de Boukhara. Nous laissons Pépère sur le parking de l’hôtel et partons à pied visiter la ville. Nous n’aurons pas plus de 500 mètres à faire de chaque coté de l’hôtel, pour voir tout ce que Boukhara peut offrir.

Beaucoup moins intime que Khiva mais avec plus d’espace autour des bâtiments, la ville est jolie.

C’est aussi un peu le souk partout, nous trouvons ça choquant mais, n’était-ce pas déjà pareil à l’époque des caravanes dans ces villes étapes commerçantes ?

Beaucoup de touristes orientaux sont là et dans la bonne humeur, profitent de la ville,.

Nous achetons encore quelques bricoles qui trouveront leur place « on ne sait où » dans Pépère.

Accablés par la chaleur, plus de 40°, nous allons nous réfugier à la terrasse d’un restaurant. Nous profiterons de ce bon moment de fraîcheur sous les arbres, bien installés sur ces lits que nous connaissons bien maintenant. Un lit, une table basse dessus et de grands coussins plats pour le confort, certains s’y allongent pour faire une sieste après le repas.

La visite reprend en direction d’un marché populaire que nous ne trouverons pas, puis la citadelle.

Si vous voulez de la vaisselle, c’est ici !

Comme partout, même si la ville profite de ses richesses, des gens sont laissés sans moyen au bord des rues.

La chaleur aura raison de notre volonté  et vers 17h, nous quittons la ville en direction de Samarcande.

Nous n’avons pas pris de gasoil depuis le Kazakhstan, 1300 km, par prudence, nous passons à la pompe. La première nous occasionne une bonne frayeur, plus de gasoil ! Michel commence à culpabiliser, c’est vrai qu’il avait prévu de tenir ses réservoirs pleins à partir de ces pays. Nous reprenons la route, l’angoisse monte après la vue de plusieurs stations fermées. Tiens, celle là est ouverte ! En plus il a du gasoil, c’est super.

Pour remplir Pépère, c’est une autre histoire, il faudra passer par 4 ou 5 refoulements gigantesques du réservoir pour finalement ne mettre que 100 litres dont certainement 10 ou 15 dehors. En fait, la pompe est mise en action par le pompiste depuis sa cabine à 30 mètres et lorsque ça refoule, il faut lui hurler d’arrêter et en plus la mauvaise douche est assurée ! En prime, pas moyen d’être sûrs de la quantité. Il nous fait payer, mais après usage, il semble que le compte soit bon. Par contre, Michel découvre à cette occasion que le compte n’était pas bon du tout, lors du change que nous avons fait à l’hôtel Asia de Khiva, les pilles de billets normalement de 100 000  soums (33euros), en faisaient moins… nous seront plus vigilants à l’avenir.

Sur la route, quelques visions confirme que nous sommes bien en Asie

 

En route, nous n’avons pas envie de subir la même chaleur qu’aujourd’hui, demain à Samarcande alors, nous partons en direction du lac Aydar Kul . Nous ferons un circuit de deux jours avant de replonger dans le four de la  ville.

Route pour Boukhara.

13 mai 2012-

Bien reposés, nous sommes prêts à affronter à nouveau la route. On ne peut parler de pistes, car il y a toujours un peu de goudron cassé par-ci  par-là  et nous croisons des  camions de transports internationaux, donc c’est une « route ».

Des camions et des cars en réparation (essieux cassés) bordent la chaussée, les voyageurs ont semble-t-il l’habitude et attendent….

Enfin un arrêt possible, ici aussi, un car est cassé, tous ses passagers attendent une bonne âme qui pourrait les aider à continuer leur voyage. Un tuyau d’eau coule à flot, Michel décide de faire le plein. Impossible de le faire seul, il va remplir  son jerrican et quand il revient, tout le monde s’affaire autour du bouchon de Pépère avec des bouteilles de 5 litres, pas possible de vider notre jerrican, un homme l’arrache des mains de Michel pour le faire lui même. Drôle de situation …

Vers 13 h, nouvel arrêt dans le désert pour manger et faire une sieste. La chaleur est très forte, Michel descend pour la première fois le store.

Au moment de repartir, impossible de retrouver le trousseau de clefs de Michel. A coup sûr, nous l’avons perdu au moment du remplissage.  Michel pense que Marilou est surement responsable, Marilou pense évidement  le contraire. Pas la peine de chercher le responsable, nous finirons notre voyage sans double des clefs.

Jusqu’à l’arrivée à Boukhara, chacun repasse le film des heures qui ont précédé cette perte, mais rien n’explique l’inexplicable.

Encore un peu de route dans le désert

A  la vue d’un abribus bien particulier, nous savons que Boukhara n’est pas  loin.

 

Il fait très chaud alors en ville avec Pépère, ce n’est pas drôle, nous dormirons à l’hôtel Asia cette nuit.

Mais…  qui sont ces français ? Nous aimerions bien parler un peu avec eux, mais où sont-ils ?

 

Nous laissons un mot sur leur pare-brise et après une brochette au resto du coin, nous rentrons à l’hôtel où, divine surprise, les clefs perdues se retrouvent sur le lit,  au milieu du contenu des  poches du short de Michel vidées pour lavage.

Michel était certainement le responsable. . .

 

 

 

KHIVA

Le 11 mai 2012

Un jour et demi que nous sommes à Khiva et la vraie visite touristique n’a toujours pas commencé. La journée sera consacrée à ce rituel.

Pour commencer, nous essayons de rentrer dans une mosquée assez particulière, entièrement soutenue par des piliers de bois sculptés.

Alors que la veille, nous n’avions pas pu rentrer sans billets, les femmes à l’entrée ne nous demandent rien. Elles nous reconnaissent et comme hier, elles demande à Marilou des parfums français.  Ah la France et son luxe…

Pour les gens ici, le luxe, ce sont les dents en or, on a l’impression qu’après les dents de lait, viennent les dents en or ou alors, placent ils leur argent ainsi.  C’est peut être mieux que la bourse par les temps qui courent.

Comme partout, plus on est vieux, plus on est riches.

Nous continuons par le harem où nous sommes refoulés par une gardienne intraitable. Pour visiter, il nous faut un billet. Bien sûr nous comprenons, alors vendez nous un billet ! Non ! Non !  Ce n’est pas ici les billets, il faut aller jusqu’à la porte ouest, à l’autre bout de la ville. Marilou reste dans le coin et Michel y va seul. Finalement, sur place une femme parle anglais et nous pourrons mieux localiser les lieux que nous souhaitons voir.

Le harem, pas mal, les faïences, les boiseries peintes, c’est très travaillé et agréable !

Il y a même encore quelques femmes dans les lieux !

Vers 13h, nous croisons à nouveau Scott et Yann que nous n’avons pas vus depuis 3 jours. Direction le café restaurant où chacun raconte ses dernières aventures. Eux, ont bien failli rester en panne sèche dans le désert après avoir pris une piste en cul de sac au bout de 30 km dans le paysage désertique de la mer d’Aral.

Retour à nos visites, les Madrasas immenses et plusieurs dans chaque ville

Ce sont des collèges religieux musulmans où toutes les traditions artistiques sont étalées devant les yeux des visiteurs.

Entre Madrasas et mosquées, un homme dans ses pensées, certainement religieuses.

Nous sommes  écrasés entre de grands murs en briques délimitant les petites ruelles.

Voilà le deuxième palais que nous souhaitions visiter. Michel s’arrête un instant à coté du trou au milieu de la place publique. Nous avons lu qu’ici, avaient lieu les exécutions par décapitation. Au XVIII ème siècle 3000 soldats russes ont subi ce triste sort. Un trou était bien nécessaire pour l’évacuation de tout ce sang. Bon ! Heureusement, aujourd’hui, nous ne risquons plus rien (en principe…)

Le palais est toujours dans le même style que les Madrasas.

 

Il est très beau mais, pour ceux qui ont le courage de monter les marches de 50 cm,

le plus important est la vue de la ville depuis la terrasse.

16h, nous repassons à l’hôtel où Pépère est bien gardé, un dernier petit coup d’internet et nous prenons la route pour Boukhara, il n’y a que 470 km, mais quelles routes aurons-nous ?

Eh bien,  après une cinquantaine de km potables, nous passons un pont prévu pour les deux sens de circulation à la fois pour les voitures et pour les trains. A l’entrée de chaque coté, un poste de garde nous laisse circuler ou pas, en fonction de ce qui se passe sur le pont.

 

Tout de suite après, c’est le rodéo nous roulons jusqu’à la tombée de la nuit et ce soir ce sera hôtel 4 étoiles (chez Pépère) dans le désert. Un berger s’arrête et demande une cigarette puis repart.

Nous sommes seuls et très bien.

Journée pour le site

le 11 mai 2012

La nuit a été bonne dans un petit hôtel où nous n’étions que deux clients alors que les grands  de la ville sont remplis par les cars de touristes tous les jours.

Nous serions bien restés une nuit de plus, mais il n’y a pas internet.

A 11h, nous rejoignons l’hôtel Asia. Notre journée est réservée en priorité à la mise à jour du site. Depuis 10 jours, notre famille et nos amis n’ont plus de nouvelles, alors à peine installés, tout le matériel est sorti dans le hall de réception et nous voilà au travail.

Grosse déception, le débit est ridicule. Il faut tout de même profiter de ce mince filet d’octets. Au bout de deux heures, nous jetons les armes et partons dans la ville où la veille, nous avions repéré 2 cafés avec du wifi.

Il fait très chaud, nous succombons à quelques achats « impulsifs » avec toujours cet objectif de ne pas remplir les placards de Pépère déjà bien pleins. Ce sera un petit chapeau Ouzbek pour Michel, une toque en fourrure pour Marilou et quelques babioles pour les enfants.

Nous entrons à 13h dans un des cafés internet et le travail recommence. Nous déjeunerons là pour ne pas donner l’air d’abuser encore que….

Le débit est à peine plus rapide qu’à l’hôtel et nous resterons jusqu’à 17h pour « presque » terminer le travail.

Maintenant, c’est le moment de flâner dans le village, les touristes sont partis.

Mis à part quelques détails modernes, tels que 2 ou 3 voitures garées et les tuyaux de gaz partout, nous avons l’impression de remonter dans le temps est là.

Les enfants jouent,

Des femmes travaillent

d’autres profitent de la fraîcheur.

Ce soir, ce sera encore internet jusqu’ à minuit sans avoir fait ce que nous avions prévu.

Demain matin, on recommence!

Nettoyage de Pépère

10 mai 2012

Ce matin, nous n’avons ni l’un ni l’autre l’intention de repartir sans nettoyer Pépère. Après toutes ces heures de pistes, le sable fin et la poussière sont partout, Michel s’occupe du filtre à air et avec le compresseur, il souffle tout ce qu’il peut. Pendant ce temps, Marilou passe tout l’intérieur, avec l’aération, la salle de bains, c’est terrible.

Le travail terminé, cap sur Khiva, nous passons du désert aux cultures au gré des cours d’eau.

Pour traverser cette eau, il y a des ponts, celui-ci est payant, 3 € plus une commission au policier de service si l’on se laisse faire, Michel dira non.

 

Les femmes travaillent les champs de riz à la main, de loin leur action semble dérisoire dans ces grands champs, mais, le résultat est là, ils ont du riz.

Arrivée à Khiva en début d’après midi, nous cherchons un hôtel pour deux jours, entre la visite de la ville et la mise à jour du site, il faudra bien ça.

Nous mangeons pour 10 € et commençons à parcourir la ville fortifiée. Nous sommes très impressionnés, c’est la première ville vraiment dépaysante, il est facile d’imaginer les hommes en turban et leurs chameaux faire étape ici au cours de leurs voyages sur la route de la soie.

En réalité, nous rencontrons pour la première fois depuis longtemps des francophones. Une femme de Lausanne très sympathique (à droite sur la photo). Elle a voyagé en Mongolie avec une interprète et un chauffeur, drôle d’idée… mais elle était ravie

. Puis, c’est au tour d’un couple de l’Yonne venu en Ouzbékistan par avion, ils nous ont apporté des nouvelles fraiches sur notre ancien et nouveau Président.

La grande visite de la ville est pour demain?  Ce soir, on admire le coucher de soleil.

Le dernier râle de la mer d’Aral.

09 mai 2012.

Un peu avant 8 h, nous sentons que la maison se retient et attend notre lever. Alors, debout !

En deux coups de cuillères à pot, notre chambre redevient une salle à manger et nous sommes à nouveau tous autour de la table. Rien ne manque : Crêpes, biscuits, pain, beurre et thé , tout y est . Sur le conseil de Marilou, Michel va chercher un pot de Nutella. Le petit se régale.

Pour la toilette, la maîtresse de maison fait chauffer de l’eau, le plus ancien des frères Alisher, remplit un petit seau en suspension sur un  petit lavabo qui dispose d’un système très ingénieux dans son fond. Une pression vers le haut et l’eau coule. Le problème, c’est que tout est dans le jardin et qu’il faut se laver avec le slip !!! Marilou a eu bon nez d’aller chez Pépère.

Avant de partir, nous allons dans la maison d’Ikram, souhaiter un bon anniversaire à la Mamy qui fête ses 67 ans

En Ouzbékistan, le 9 mai est férié. Les hommes et la mamy ont prévu d’aller au cimetière comme tout le monde.

et tout le monde, c’est tout le monde…

C’est le moment des adieux, Alisher veut voir notre GPS, Michel l’allume mais rien ne se passe, après tous les problèmes de faux contacts que nous avons eu, le voilà en carafe pour de bon. Pas de problème pour Ikram, il part avec Michel et le GPS,  3 rues plus loin chez le réparateur « agréé ». Ils auront un petit contre temps, le garçon, a bu trop de Vodka hier soir et il faut le réveiller et qu’il se mouille la figure. Un peu d’attente et le voilà au boulot. Deux coups de cutter et deux de soudures plus loin, tout est rentré dans l’ordre. Il n’a surtout pas voulu être payé. Dans quel monde vit-on ? Plus on est pauvre et moins on veut de l’argent.

Derniers adieux et en route pour la mer d’Aral. On voit bien que c’est jour de faite, les familles entières sont du voyage…

Michel arrête un moment Pépère pour refaire sa  toilette et nous arrivons à Moynaq. Sacré George Pernoux de Thalassa, il avait donné l’envie à Michel de venir dans ce coin désertique depuis presque 20 ans.

 

 

La folie des hommes, les mêmes que ceux qui n’ont toujours pas compris ou pas voulu comprendre les conséquences inévitables du réchauffement climatique. Voila un bon exemple, ces photos parlent d’elle mêmes….Pour faire du coton pas cher, on a vidé la mer… faut le faire !!!

Au retour, à un contrôle de police où nous avions été arrêtés ce matin, nous voyons deux motos. Sûr que c’est Scott et Yann !  Michel stoppe Pépère et, Yann qui nous a vus, sort du « bureau » pour nous faire signe. Du coup tout le monde sort et le policier qui avait oublié de nous faire signer son cahier ce matin en profite pour réparer son oubli. Nous apprenons à cette occasion qu’ils n’ont pas eu de problèmes sans les papiers d’importation de leurs motos. C’est quand même sympa ces rencontres toujours imprévues …

Les plaisirs du bain…

Nous sommes en direction de Khiva, nous longeons la frontière avec le Turkménistan en faisant bien attention de ne pas la trouver. Sans panneau indicateur, merci Navigator !

Michel qui souhaitait dormir dans le désert, accède au désir de Marilou de dormir prêt d’un village. Un paysan nous donne la permission de dormir dans un champ pas loin de chez lui,  nous refusons gentiment l’invitation d’un autre qui se voyait bien nous avoir comme invités ce soir, et voilà, nous pouvons manger un peu et dormir.

 

 

 

L’Ouzbekistan

Le 8 mai 2012

Deux mois que nous sommes partis. Au réveil, faut pas rêver, c’est pareil qu’au coucher. Pas de petit déjeuner prévu dans cet hôtel, nous mangeons chez nous, sur le parking avant de « fuir » cet endroit.

Nous avions vu sur le site de  nos amis Rouvier, que la route était terrible jusqu’à la frontière (80 km), en fait, comme ils ne sont pas venus par la Caspienne, ils n’avaient pas vu le pire. Les 80 derniers km avant la frontière sont très abimés, mais « roulables », entre 30 et 60 km/h. Depuis deux jours, nous faisons entre 15 et 40 !

Enfin, voilà la douane, totalement dingue, une immense file de camions , un tas de gens assis les uns contre les autres dans la poussière au milieu des ordures sous une chaleur accablante. Que font-ils là ? Nous n’en savons rien, pourquoi acceptent-ils de subir un tel sort sans y être contraints ? Mystère également. En tout cas, nous avons une grande admiration pour tous ces routiers internationaux qui restent des heures à ce type de frontières sans le moindre confort.

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Bon, qu’est ce qu’on fait, on passe devant ou on attend un ou deux jours ici ? Aller, on double la file en essayant de ne pas renverser Pépère sur un camion avec cette « route » creusée comme pas possible.

Chez les kazaks, il nous manque un papier. Aller, ils ne vont pas nous embêter avec ça, eh bien si. Michel qui n’a pas envie de rester plus longtemps dans ce pays, montre son impatience et finalement nous sommes relâchés.

Pour les Ouzbeks, c’est tout autre chose, nous devrons passer par plusieurs bureaux et nos papiers seront recopiés X fois, mais toujours dans la bonne humeur. Quand nous sommes « fouillés », c’est toujours pour visiter Pépère qui les intrigue. Oh, (c’est super) cuisine ! Toilettes ! Ils n’en reviennent pas. A chaque fois la fouille c’est ça. Un jeune militaire parle français, heureusement, il remplit pour nous le papier d’entrée dont les questions sont en Ouzbek et nous aide pour les autres formalités. Marilou lui donne un stylo et nous entrons dans le pays.

Une foule se jette sur nous, que veulent-ils ? Change ! Change !

A oui, c’est vrai, il nous faut des « soum ». Mais combien de Soum pour un Euro ? Alors la discussion s’engage dans une cacophonie indescriptible. Finalement, Michel connait approximativement le prix en euro du litre de diesel alors, en demandant le prix en soum, nous avions le change (en gros). Nous changeons 50 € et recevons 150 000 soum. Pour la petite histoire, il n’existe que des billets de 1000 alors, bonjour les piles dans les poches !!!.

Nous voilà sortis d’affaire. Non, pas vraiment il nous faut encore faire 250 Km entre 15 et 70 pour la première ville. Arrivés vers 20h nous n’avons pas trop le moral. Nous nous serions bien réfugiés dans un bon hôtel. A Kungrad, faut pas y compter !.. Alors la nuit tombe et nous ne pouvons plus chercher un camping sauvage. Nous demandons à 2 dames si nous pouvons dormir dans le camion en face de chez elles, Mais c’est NON… Après nous avoir laissé croire qu’il nous emmenait vers un hôtel, l’homme de la maison fait comprendre à Michel qu’il souhaite nous faire dormir chez lui.

Bon ! OK, exténués, nous ne sommes pas très enthousiastes à l’idée de devoir manger en famille, mais, entre temps, Oulourbek (c’est son nom) avait téléphoné aux femmes de la maison. Nous arrivons, la salle à manger s’installe, le thé, le riz avec de la viande et nous passons à la Vodka, Michel qui a une bouteille de whisky l’amène (la pauvre, nous n’aurons pas besoin de la ranger…) L’oncle qui parle anglais, est là, nous passons un bon moment.

C’est maintenant la séance photos et notre fatigue est oubliée. L’oncle, Ikram, policier de son état, semblait manigancer quelque chose depuis un moment. Il se lance : venez chez moi, à coté !

C’est sympa, nous le suivons. Là encore, la table est mise, et ça recommence, Coca, briques fourrées d’un tas de choses, Vodka Vodka Vodka. Les femmes sont fatiguées et vont se coucher, la vodka ayant fait son effet, les hommes libèrent Michel tout de suite après.

Un passage aux toilettes genre « la cabane au fond du jardin » nous nous retrouvons tous les deux à dormir par terre dans la salle à manger dans des couettes très belles et très chaudes.

Qui n’a pas connu la tempête, ne peut apprécier le calme du port… Eh bien ce soir, après nos galères des jours précédents, nous apprécions ce port d’accueil.

 

T’as voulu aller au Kazakhstan, et bien tu y es !!!

Le 7 Mai 2012

Notre première nuit dans la steppe a été un peu ventée, mais c’est à peu près ce à quoi nous nous attendions.

Levés de bonne heure, et nous voilà partis affronter la mauvaise route commencée hier. Manifestement, dans ce pays, ils ont du pétrole mais pas l’idée d’entretenir les routes avec l’argent qu’il génère.

 

Notre journée sera faite d’une succession de « chaleurs »… Pépère est souvent très vite sur un angle inquiétant et Michel apprend la science du pilotage d’un tel engin sur 200 Km par jour. Marilou se familiarise aux limites du même engin. Chaque soir nous plaignons ces « pauvres » possesseurs de 4X4 équipés d’une tente de toit sans tout notre confort, mais, dès que les conditions de route se dégradent, nous les envions vraiment.

 

Entre 2 bosses ou dévers, nous prenons le temps de profiter de la nature

 

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Ces couches de roches blanches qui composent les montagnes, de loin, c’est Pamukkale mais sur des dizaines de km.

Ces chevaux livrés à eux mêmes un peu partout.

Ces cimetières d’un genre imprévu, on dirait un peu des villages de loin.

Tout d’un coup, 2 camions arrêtés au bord de la piste, c’est une grosse réparation, un essieu est démonté à même la piste. Combien de temps resteront-ils ici au milieu de nulle part avant de repartir ? Ils ne s’en soucient peut être pas, mais il faudra certainement compter en jours.

Il semble que les bus soient prévus avec leur dépanneuse dès le départ, nous en avons vues deux à 1 km d’intervalle.

Et là, on doit passer où ?

Mais quelle poussière ! Nous en faisons le plein dans tous les recoins de Pépère. Il en pense quoi lui ? Espérons qu’il n’en sera pas malade un de ces jours.

Malgré  notre inconfort, Marilou pense aux photos, c’est quoi cette fleur de la steppe ?

Bon, 12 heures de routes, plus de 250 km dantesques et la nuit qui tombe, on jette les armes et demain on recommencera…

Oh !!! Pépère est complètement sens dessus dessous, les placards, le lit et même la salle de bains.

Une bonne douche dehors après toute cette poussière, que c’est bon !…

Autour de nous, c’est comme en bateau, mais, là, c’est de la steppe à perte de vue sur 360°,nous seront tranquilles

 

Arrivée à Actau Kazakhstan

le 5 mai 2012

 

La mer a conservé son calme toute la nuit, apparemment, nous ne sommes pas plein de puces ni de poux, nous nous approchons du Kazakhstan, tout va bien.

L’homme qui semble être le second, nous offre le thé.

Un regret tout de même d’avoir passé l’Azerbaïdjan dans de telles conditions sur la fin.

Manquer tous les lieux historiques  parce que personne n’était capable de nous donner une date de départ du bateau. Impossible de bouger de Bakou.

Maintenant, c’est de histoire ancienne nous profitons un peu de la croisière. L’arrivée sur Aktau est beaucoup plus jolie que le départ de Bakou, la mer est belle, aucune trace de pétrole.

Commence maintenant une longue attente pour les formalités, le bateau est arrêté depuis 2 heures et nous sommes en salle commune avec nos 2 amis plus un passager Ouzbek. Un policier Kazak est déjà venu vérifier nos passeports puis plus rien, nous ne pouvons pas bouger. Bien sûr, nous n’avons toujours pas de restaurant et avons fait l’erreur de descendre nos bagages dans Pépère. Pas possible de retourner sans attirer l’attention, alors on a faim. Avant notre départ, nous avions bien compris que tous ces pays étaient très compliqués coté administratif et Michel s’était promis de rester calme, alors on attend…..

Finalement, nous sommes appelés à descendre par l’échelle extérieure du bateau, le long de la coque. En bas, un bus nous attend pour nous emmener à l’autre bout du port pour l’enregistrement. Au passage, nous passons prendre une femme militaire pour faire les papiers. Tout se passe bien, on nous indique la porte de sortie et nous attendons notre bus pour le retour au bateau. Point de bus! Ce n’est pas prévu dans la prestation…

Bien entendu, alors que nous sommes les seuls à la douane, personne  s’occupe de nous. Scott décide d’aller à pied au bateau, nous le suivons tous. Nous récupérons nos véhicules et nous voilà partis vers la sortie. C’est trop facile, Michel se doute qu’il y a autre choses.

Scott et Yan sont arrivés au poste avant nous, ils sont un peu tendus, mais tout semble bien se passer. Un militaire essaie le casque de l’un d’eux et ils sont libérés.

Pour nous, ce sera beaucoup plus compliqué.

Au même endroit, on nous demande de garer Pépère sur un parking plus loin. Ceci fait, plus personne ne nous adresse la parole… Michel va se renseigner et à l’entrée, l’homme demande  » le document ». C’est quoi ce document? Eh bien, , le document quoi!. S’en suit plus de 2 h de ruses pour avoir ce document. Michel a même attendu presque une heure pour des photocopies demandées par un bureau!!! C’est un comble, alors qu’ils ne font rien dans leur bureau, nous devons encore faire nos photocopies dans un bureau fermé à clef. Qui détient le pouvoir d’ouvrir ce bureau? Ils ne le disent pas.

Bien sûr, cela relate une petite partie de l’ambiance dans ces bureaux. Ah oui, encore un détail : une fois ce « document » en main, nous pensons passer la barrière, eh bien non! Il manque un tampon nous fait comprendre le militaire. Après lui avoir fait expliquer que nous ne pouvons pas savoir où est le préposé au tampon, il montre une direction avec des explications en Kazak. Comme d’habitude, impossible de comprendre ce qu’il dit et nous partons dans la direction qu’avait indiqué sa main. Impossible de trouver au milieu de tous ces hectares de bâtiments et de grues, alors que Michel descend de Pépère pour chercher, il ne sait trop quoi, le tout premier militaire que nous avions vu dans le bateau arrive.  Il ouvre la porte d’un baraquement métallique impossible à trouver, surtout fermé à clef et signe sans regarder le « document ». Il referme son bureau toujours à clef et s’en va.

En fait ce document est le papier d’importation temporaire de Pépère, nous sommes maintenant en règle. Scott et Yann ne peuvent pas en dire autant, mais ils ne le savent pas encore. En effet, les douaniers ont oublié de faire leurs « documents », bien trop occupés à regarder leurs belles motos. Toute la douane est en effervescence cet après midi pour essayer de récupérer leur connerie. Nous nous demandons ce qui se passera s’ils ont un contrôle routier ou pour sortir du pays avec leurs motos « non entrées dans le pays officiellement »…

19h, nous quittons ces pauvres gens et commençons notre route pour l’Ouzbékistan.

Crevés, nous faisons encore 50 km de route dont une trentaine totalement impraticable et nous passons notre première nuit au Kazakhstan seuls dans la steppe.

 

Le Kazakhstan était vu comme le vrai départ de l’aventure Mongole par Michel. Nous ne sommes pas déçus coté aventure.