De plus en plus beau

Le 01 mai 2012

Les occupants de la bergerie en bas, ne sont pas venus nous voir, ils sont apparemment plus discrets qu’en Ouzbékistan.

Nous repartons dans nos montagnes en direction d’un grand lac de barrage.   Le décor est de plus en plus fabuleux, dès que l’eau a un peu de profondeur, elle devient d’un bleu clair étonnant.

Nous avons de plus en plus de mal à avancer, sans cesse, nous éprouvons le besoin de nous arrêter pour regarder et faire des photos.

Tiens ! Deux cyclistes…

Vu leurs têtes d’européens, nous avons certainement beaucoup de choses à nous dire, alors on s’arrête.

Sarah et Mathias sont belges. Ils sont partis en Janvier par avion jusqu’en Grèce et depuis ils pédalent : Turquie, Iran, Turkménistan, Ouzbékistan et maintenant Kirghizstan. Ils sont jeunes et n’ont rien préparé, ils avancent au jour le jour et ne savent jamais de quoi sera fait le lendemain. Pour l’instant, ils sont là et n’ont pas d’autre visa. Ils parlent de la Chine ou de la Mongolie. Nous leur laissons une bouteille d’eau et continuons notre route.

Dans la descente, ils nous doublent sans effort mais dans la montée suivante, c’est une autre histoire…

Regarde là bas, y a deux véhicules ! Des baroudeurs ?

Nous les rejoignons, cette fois c’est un suisse, son fils et un anglais avec un drôle de camion. Ils reviennent du Pakistan par la Chine. Une pause discussion et on repart.

Tiens, un resto ! Pour 4 ou 5 euros les deux, je ne vais pas cuisiner ! dit Marilou.

OK

Le repas terminé, l’aubergiste remplit la réserve d’eau de Pépère et nous repartons.

.

Nous avons décidé de ne pas nous poser trop tard il faut commencer à chercher un coin. Michel voit une petite route qui part à l’autre bout du lac, nous la prenons et 1 h plus tard, nous sommes installés pour la nuit au bord de l’eau, complètement isolés, seules deux bergeries au loin nous tiennent compagnie.

Comme toujours dans ce cas, tous nos sens sont en éveils et nous découvrons une voiture garée sur une colline.

Qu’est ce qu’ils font ? Regarde, ils restent dans la voiture.

Oui, ils nous observent !

La surveillance dure encore un bon moment  jusqu’à ce que deux autres personnes arrivent du lac.

Regarde, y en a d’autres qui arrivent !

Michel fait une photo avec le gros zoom, nous la regardons…

C’est surement des ouvriers agricoles ou des pêcheurs qui remontent vers la voiture venue les chercher !

Encore un bon quart d’heure et plus personne ne trouble notre tranquillité.

 

Le voyage peut continuer.

le 31 mai 2012

Nous retournons au garage qui a fait la réparation et exigeons une solution pour réparer.

Nous chargeons à nouveau les deux jeunes et un peu plus tard, nous sommes à la merci d’un autre garage qui fait toutes les vérifications d’usage. Il ne trouve pas.

Il ne nous reste que notre joker : Téléphoner en France à notre spécialiste « Modul Auto ».

En 8 mn nous avons passé tout en revue et comme il ne voit pas non plus d’où vient le problème, il nous conseille de vérifier si ce n’est pas tout simplement, un problème de voyant qui reste allumé par erreur.

Eh oui, c’est bien ça. Michel referme le capot et le voyage peut enfin recommencer.

Avant, nous devons refaire nos pleins, vidés la veille… Le russe Gazprom nous a été conseillé pour sa qualité. Une fois à la station, comme toujours, nous payons d’avance et l’opérateur met en route la pompe qui s’arrête automatiquement quand la somme payée est servie.

Encore un pauvre pompiste qui n’écoute pas nos conseils et prend une grosse douche au gasoil, (Pépère) refoule. Nous avons payé 7000 soms mais la pompe s’arrête à 4000, Michel va au bureau et pique une grosse colère, de très mauvais cœur, l’employé face à l’ordinateur, remet en route. Retour vers notre pompiste et la pompe s’arrête à 2000!!!

4000 plus 2000= 6000, il manque encore 1000…

Passage à nouveau par la caisse où la colère de Michel est encore montée. Le chef arrive et tous, essayent de nous faire croire que le compte y est mais Michel passe derrière la caisse voir sur  l’ordinateur et les explications ne sont pas bonnes.

Ils finiront par mettre le solde.

Direction Bichkek la capitale. En route, nous avons décidé de décompresser après ces journées de problèmes mécaniques.

 Ici, c’est la culture du riz.

 A midi, ce sera resto et quel resto!

Michel sert le « Tchaï »

La sieste se fait sur place.

 La montagne commence avec ses lacs de barrage

Un gros orage arrive avec son cortège de chute de pierres et de rigoles, la nuit va arriver il nous faut bivouaquer, mais entre ces falaises, pas question….Marilou vient de voir tomber deux grosses pierres devant nous.

Au détour d’un virage, nous apercevons une éclaircie, enfin de l’espace, nous dormirons entre des petits bâtiments en ruines face à la montagne avec une superbe vue sur un lac.

ah ce gasoil

le 30 mai 2012

Avant de partir, Michel décide de faire démonter à nouveau les deux injecteurs en grève.

Cela prendra une heure, mais rien n’y fait, nous avons toujours 2 cylindres en moins.

Nous sommes donc contraints de remonter le col pour descendre sur Osh.

Il nous faut plus d’une heure et demie pour faire les 15 km en deuxième courte avec souvent en première courte.

Bien sûr, à cette vitesse, Marilou a le temps de faire des photos en roulant.

Enfin voilà le col,

nous pouvons laisser descendre Pépère tranquillement. Dans la nuit, un  violent orage a transformé la route et nous ne la reconnaissons plus.

Hier, le mécano nous a laissé une adresse à Osh pour réparer, chez « Dorane ». Il nous dit que c’est un super, alors, nous n’avons guère le choix et le cherchons.

Nous demandons à plusieurs personnes qui ne le connaissent pas.

Ça promet!

Nous avions le téléphone, alors un taxi appelle et nous le suivons. Impossible de savoir ce qui se passe, mais il ne le trouve pas et nous laisse dans un garage.

Ce garage ne fait pas le diesel et nous devons chercher ailleurs. Il téléphone à notre numéro et il nous indique la direction. Nous demandons à plusieurs passants et il est de plus en plus évident que nous n’avons que le prénom du garagiste et bien sûr personne ne le connait…

Un Kirghiz très sympathique pense connaitre et nous le suivons. Arrivés à destination, il faut se rendre à l’évidence. Nous ne trouverons pas Dorane!

Mais, après le choc causé par la vision de ce garage

, nous restons ici et leur confions Pépère.

Le patron et deux jeunes se mettent au travail et le verdict tombe.

Deux injecteurs sont morts.

Instant assez glacial, ont ils de quoi réparer?

Oui ils ont des injecteurs de récupération qu’ils calibrent pour notre moteur.

Dans deux heures tout sera terminé.

Le plus grand crache sans arrêt au pied de tout le monde, le jet est soigneusement étudié pour aboutir à l’endroit précis qu’il décide. Personne n’y prête attention, ici, pratiquement tous les hommes font pareil. C’est franchement dégeu…

Encore une précaution pour éliminer un problème futur, peut être que le gasoil est responsable de la panne, alors nous le vidons complètement (en tout 170 litres  perdus…), ils nous mettent 20 litres pour aller jusqu’à la pompe.

Nous pouvons partir. Le moteur tourne comme une horloge.

C’est quoi ce voyant encore!

En fait, c’est le voyant des bougies de chauffe.

Pourquoi ce voyant reste allumé?

Electricité, nous pas réparer!…

C’est un comble, ils nous mettent en panne et s’en lavent les mains.

Vous avez créé le problème, maintenant à vous de réparer. L’un d’eux monte avec nous et nous emmène chez un électricien auto.

Malheur, encore un bouiboui avec un jeune qui manifestement ne connait pas le diesel.

Décision est prise de retourner sur le parking du « Tes Guest Housse », pour le reste, demain il fera jour.

Sur place, ce petit hôtel très réputé dans les guides n’a ni eau ni toilettes suite à l’orage d’hier. Nous on s’en fou, nous avons tout ça dans Pépère, pour les clients des chambres, c’est autre chose…

Le Pamir

le 29 mai 2012

Ce matin, Michel a changé son pré filtre à gasoil sur les conseils de Denis et Jean Luc avec qui nous avons beaucoup discuté hier soir sur skype.

Vers 10 h Louis et Petra arrivent et nous partons comme prévu dans les montagnes du Pamir à la frontière chinoise.

Pépère semble aller beaucoup mieux. La galère est peut être finie mais la pente s’accentue et nous ralentissons dangereusement.

Pour l’instant, nous profitons du spectacle et c’est vraiment superbe.

Le cheval est roi, il sert de moyen de locomotion jusqu’à un âge avancé. La vue de ces cavaliers donne une impression de noblesse qui force le respect.

Peu avant d’arriver au col, ce sont les yourtes qui donnent de la vie au décor. En effet, dès les beaux jours tous ces nomades de cœur, reprennent leurs habitudes ancestrales et s’installent ici avec familles et bétail.

Il y a aussi les yourtes « restaurant » et les yourtes « épicerie », une extraordinaire animation règne dans ces montagnes.

Nous avons l’impression d’être déjà en Mongolie. Peut être un signe, car maintenant nous avons des doutes sur la suite de notre voyage.

Pépère arrive très péniblement au sommet.

Nous nous arrêtons pour prendre une décision. Au fond de lui, Michel serait bien redescendu à Osh, mais Louis propose d’aller nous chercher un garagiste plus loin. Nous nous laissons convaincre et attendons dans ce décor de rêve.

Trois quarts d’heure plus tard, ils arrivent avec 2 mécanos chargés dans leur Toy.

On ouvre le capot:

 » ,&:fi%:clutch » ?

ils semblent demander quelque chose…

Après leur avoir proposé du sopalin, ils font des gestes plus précis.

Une clé ? Bien sûr, qu’est ce qu’on est bête…

« &€+8tdh^¥π√ »?

Ah un tournevis!

Bien sûr, ils ne vont pas réparer sur place alors nous décidons de continuer jusqu’à leur garage. Pour bien comprendre la panne, celui qui semble le chef demande à prendre le volant.

Michel donne son accord. Problème, il ne sait pas conduire, il lance Pépère dans la descente à 12% avec le pied sur le frein, quand il veut passer la 3ème ,  Michel essaye de lui faire comprendre que non. Qu’à cela ne tienne, il débraye et descend  au point mort toujours le pied sur le frein. Avec nos 3.5 tonnes, c’est la sortie de route assurée. L’odeur des freins monte alors Michel ordonne l’arrêt du véhicule et prend le frein à main. Il était temps…

Nous descendons pour changer de pilote et ils ne peuvent que constater l’ampleur de leur connerie, les disques de Pépère fument comme des cheminées de locomotive.

On a eu très chaud…

Sur place, malgré leur petit garage, ils semblent bien compétents.

Le démontage commence, ils iront jusqu’à démonter les injecteurs pour les nettoyer. L’espoir renaît..

Tout d’un coup, ils ont faim, ils nous invitent à leur table : une grosse omelette et du pain feront le repas, une assiette pour tous et presque pareil pour le verre.

Finalement, il y confusion, la note, elle est pour nous… 4€

Si ça doit leur donner la pêche pourquoi pas !

Entre temps, Louis et Petra ont décidé de continuer, on se retrouvera demain.

Pendant ce temps, Marilou photographie.

Cet enfant travaille, il ramasse des bouteilles plastiques pour sa mère assise pas loin…

3 heures passent puis nous remettons le contact.

Michel tourne la clé avec un peu d’appréhension.

C EST PIRE QU’AVANT….nous n’avons plus que 4 cylindres sur 6.

Quand le chef essaie de nous dire que ça va, mais que Pépère est trop lourd, nous comprenons que nous avons fait le tour du personnage, il est préférable d’essayer de retourner à Osh.

Il est tard et la station voisine pourra bien nous accueillir sur son parking arrière pour la nuit.

L’endroit « paraît » calme, eh bien non ! Nous sommes réveillés en pleine nuit par des soulards qui en plus viennent à  nos cotés, tous phares éclairés.

Petit moment de pression, mais nous constatons qu’en fait, nous ne les intéressons pas du tout. Savent-ils seulement que nous sommes là…